CEPP : la synergie se met peu à peu en place
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L’intelligence collective nécessaire au déploiement du dispositif des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) a été quelque peu freinée ces derniers temps. « Les énergies sont mobilisées sur le devenir du dispositif », note Émilie Rannou, responsable relation adhérents-coopératives à Coop de France-Métiers du grain. En cause, la séparation du conseil et de la vente des produits. Une ordonnance et un décret sont fortement attendus pour clarifier l’avenir : le projet de loi Égalim adopté le 2 octobre 2018 annonce une réforme du régime d’expérimentation des CEPP, en fixant des objectifs à atteindre avant 2021 ; un décret est par ailleurs en cours de préparation pour préciser la notion de conseil concernée par la séparation.
Un comité de suivi pour faciliter les synergies
Le nombre de fiches action publiées plafonne pour l’instant à 36. Selon la commission CEPP, il devrait passer la barre des 50 fin 2018. « Or nous sommes à 3 ans de l’échéance, une accélération est nécessaire », souligne Émilie Rannou. Pour faciliter les synergies entre les acteurs et encourager la proposition de fiches action, Coop de France, la FNA, l’APCA et l’Acta ont demandé la constitution d’un comité de suivi au ministère chargé de l’Agriculture. Une demande acceptée, mais la date de la première réunion n’est pas encore fixée.
« Nous manquons de visibilité, reprend la responsable du dossier chez Coop de France. Les différents acteurs ne savent pas ce qui est déjà en réflexion comme fiches action. »
Sandrine Hallot, chargée de mission environnement et agrofournitures à la FNA, regrette de son côté que les fiches action, offrant la possibilité de réduire non pas l’usage mais l’impact des produits, soient encore mises de côté. « Nous attendons toujours que la méthodologie d’évaluation de cette réduction d’impact soit validée », précise-t-elle.
Des outils pour mobiliser l’intelligence collective
Coop de France a lancé l’an passé, en partenariat avec FNA, l’APCA et l’Acta, un incubateur réalisé par la FNA.
« Le Contrat de solutions des 40 organisations agricoles partenaires constituera également une source de fiches action, précise Émilie Rannou. En testant des solutions, les professionnels agricoles devraient être à même d’apporter les preuves d’efficacité en termes de réduction d’utilisation de produits qu’exige la Commission CEPP pour valider toute fiche action. »
Brainstorming auprès des écoles d’ingénieurs
La FNA s’est quant à elle rapprochée d’écoles d’ingénieurs agronomes pour élaborer une fiche sur les alternatives non chimiques aux néonicotinoïdes en grandes cultures et pour multiplier les idées de fiches sur le désherbage non chimique en grandes cultures.
Enfin, Maud Blanck (1), chargée de projet à la commission CEPP, se dit « toujours disponible pour aider ceux qui souhaitent rédiger une fiche action » et savoir si le thème envisagé lui est déjà parvenu ». Les prochaines commissions pour l’évaluation des fiches action se tiendront les 20 novembre 2018 et 7 février 2019, avec un dépôt de fiches respectivement fixé aux 19 octobre et 4 janvier au plus tard.
(1) maud.blanck@inra.fr