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Cérèsia : assurer une récolte de qualité même en temps de pandémie

Le | Cooperatives-negoces

Maintien du conseil aux agriculteurs, suivi des parcelles, arrêt de certaines activités… Entre règles d’hygiène, mesures de distanciation et télétravail, Cérèsia s’adapte au confinement. Rencontre avec Pascal Bailleul, le directeur général.

« Nous réussissons pour l’instant à maintenir une activité forte en respectant les conditions sanitaires indispensables pour venir à bout du Coronavirus », se félicite Pascal Bailleul, directeur de Cérèsia. Première problématique : être capable de fournir les semences, les engrais et les produits phytosanitaires. « Nous demandons aux agriculteurs de passer commande avant de se rendre dans les magasins, poursuit-il. Arrivés sur site, ils ne doivent pas descendre de leurs véhicules et sont livrés directement par un technicien de silo ou un magasinier. Nous travaillons sans aucun contact afin de protéger tous les intervenants. »
Côté gestion du personnel, 150 personnes sur les 600 salariés que compte le Groupe Cérèsia sont en télétravail. Une dizaine de personnes a pu bénéficier de l’aide de l’assurance maladie pour garder les enfants. « Mais beaucoup se sont arrangés en famille pour poursuivre le travail », indique Pascal Bailleul. La coopérative a décidé de stopper l’activité de Prestalyance sur le conditionnement des bouteilles de champagne, jugée non prioritaire. « Cela concerne une vingtaine de personnes qui bénéficient donc du chômage partiel », indique-t-il.

Continuer à observer les parcelles

Sur le terrain, l’enjeu est de maintenir le conseil aux agriculteurs et le suivi des cultures. « Les formations et les réunions bout de champs sont supprimées, mais nous continuons nos activités de conseil », explique-t-il. Les déplacements pour les visites de plaine se poursuivent afin d’observer l’état d’avancement des cultures, mais les techniciens s’y rendent seuls. Le service agronomique recueille donc toujours les données des observations de parcelles pour assurer les flashs agronomiques. « Les céréaliers, viticulteurs et éleveurs semblent satisfaits de l’engagement du personnel qui continue d’être à leurs côtés, indique Pascal Bailleul. Ils sont rassurés car ils peuvent poursuivre leur travail dans des conditions techniques acceptables. C’est vital ! ».
Quid des agriculteurs déjà en difficultés et qui vont se retrouver encore plus isolés ? « Historiquement, la coopérative agit quotidiennement pour accompagner les exploitants en difficulté, cela fait partie de nos valeurs fortes, explique-t-il. Aujourd’hui, nous sommes dans l’urgence pour tous et axons nos efforts sur la capacité à produire une récolte en quantité et en qualité pour tous les agriculteurs et viticulteurs. Nous suivons aussi au jour le jour notre activité de distribution en alimentation animale car sur ce secteur aussi les éleveurs comptent sur nous ».

Un avant et un après Covid-19

La situation pourrait se compliquer avec un allongement et un durcissement du confinement, ainsi que davantage de personnels malades. « Nous avons mis en place une cellule de crise qui se réunit tous les jours en audioconférence, explique le directeur de Cérèsia. Nous réfléchissons à des solutions de repli telles que le recentrage de l’activité agricole ou viticole sur certains silos ou magasins. Nous nous adapterons au fur et à mesure mais il est indispensable de prévoir pour mieux gérer ce type de situation. »
Le directeur de Cérésia espère que cet épisode changera le regard des citoyens sur l’agriculture. « Il y aura un avant et un après Coronavirus, indique-t-il. Nous espérons que la vision de la société sur nos métiers évoluera enfin dans le bon sens. »