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Cérèsia, les pistes pour accélérer la transition agroécologique

Le | Cooperatives-negoces

Organisées les 15 et 16 mai 2024 à Chambry dans l’Aisne, les journées Terres Innovation de Cérèsia ont accueilli pas moins de 5800 visiteurs et 204 exposants. Cet événement technique, de plus en plus prisé par les agriculteurs, a mis en avant la transition agroécologique. Frédéric Adam, responsable des solutions agricoles à la coopérative, explique à Référence agro la stratégie de Cérèsia en la matière et le projet de méthanisation territoriale que porte la coopérative.  

Cérèsia, les pistes pour accélérer la transition agroécologique
Cérèsia, les pistes pour accélérer la transition agroécologique

Référence agro : Qu’entendez-vous par transition agroécologique ?

Frédéric Adam : Nous avons souhaité présenter toutes les innovations existantes en matière de transition agroécologique. Chez Cérèsia, nous distinguons quatre leviers principaux : la génétique, les nouveaux intrants, les outils d’aide à la décision, et une approche combinatoire avec des systèmes de culture plus complexes. Il est crucial que les agriculteurs activent ces quatre leviers de manière plus intensive.

R.A. : Vous avez dédié une partie de la plateforme au progrès génétique. Pourquoi ?

Frédéric Adam : Lors de Terres Innovation, nous avons dédié une vitrine au progrès génétique qui montre les gains depuis les années 60, avec des variétés spécifiques de chaque décennie. Cette démonstration visuelle avait pour objectif de contrecarrer les idées reçues, comme quoi il n’y a aurait plus de progrès en génétique. Pourtant, la tolérance aux maladies s’est considérablement améliorée. Nous avons notamment réalisé des avancées significatives en tolérance aux stress climatiques, comme les coups de chaud en fin de cycle, surtout pour le blé. Pour les orges d’hiver, nous disposons désormais de variétés résistantes à la jaunisse nanisante (JNO) et à la cicadelle. Ces avancées sont notables, même s’il reste des progrès à faire, notamment sur les protéagineux.

R.A. : Quelle est votre position sur les nouveaux intrants ?

Frédéric Adam : Le marché des nouveaux intrants, notamment le biocontrôle et les biostimulants, reste dynamique. Cependant, nous peinons à valoriser les biostimulants car nous ne maîtrisons pas complètement leur mode de fonctionnement, ce qui complique l’expression de leur qualité revendiquée. Cette année, les essais de biostimulants visant à améliorer la résistance au stress hydrique n’ont pas été très concluants. Les résultats observés en laboratoire et en serre ne se retrouvent pas toujours au champ. Nous devons encore ajuster leur positionnement pour améliorer les perceptions. Par ailleurs, bien que les engrais décarbonés soient encore rares, leur commercialisation devrait s’accélérer. Leur adoption par les agriculteurs devrait être rapide, car leur utilisation est similaire à celle des engrais classiques et les enjeux de la décarbonation sont cruciaux, permettant d’économiser une tonne de CO2 par hectare. En matière de fertilisation, les couverts végétaux gagnent également en popularité, reflétant l’intérêt croissant des agriculteurs pour la fertilité des sols.

R.A. : Est-il difficile de faire adhérer les agriculteurs aux outils d’aide à la décision (OAD) ?

Frédéric Adam : Les outils d’aide à la décision (OAD) rencontrent un certain succès chez nous. Nous sommes bien impliqués avec des taux de pénétration importants, couvrant 55 000 hectares avec Xarvio et 85 000 hectares avec Farmstar. Nous utilisons ces OAD sur 40 % des surfaces en blé et les deux tiers en colza, où les gains sont plus rapidement appréciables. Toutefois, notre objectif est de convaincre davantage d’agriculteurs afin d’accélérer la transition agroécologique.

R.A. : Pouvez-vous nous parler de votre projet de méthanisation ?

Frédéric Adam : Notre projet de méthanisation vise à créer une unité territoriale permettant de répondre aux enjeux et problématiques de nombreux adhérents, fonctionnant à 90 % avec des effluents d’élevage et des cultures intermédiaires comme les Cives d’été ou des méteils fourragers. Cette unité sera implantée dans le nord de l’Aisne, où se trouvent nos éleveurs. Actuellement en phase d’étude, nous espérons que l’unité sera opérationnelle d’ici à 2027. Ce projet est mené en collaboration avec Nature Energy.

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Cérèsia, les pistes pour accélérer la transition agroécologique - © D.R.
Cérèsia, les pistes pour accélérer la transition agroécologique - © D.R.

Les journées Terres Innovation, organisées les 15 et 16 mai 2024 à Chambry dans l’Aisne, ont accueilli 5800 visiteurs et 204 exposants. Photo : Cérèsia[/caption]