Certis, le Ninja qui veut devenir Hokage

C’est un atout pour la société phytosanitaire Certis d’avoir un actionnariat majoritairement japonais (Mitsui 70 % et Nippon Soda 15 %) soucieux de conquérir les marchés de l’Ouest, gonflé par un porte-feuille produits en plein développement. Car pour assurer sa pérennité, toute l’industrie japonaise a entrepris un rapprochement. Plus fort à l’Est pour voir plus large à l’Ouest. D’autant que le renforcement de la réglementation met plus que jamais en relief en Europe, et précisément en France, le besoin en innovations. « La recherche japonaise est performante, explique Jean-Paul Devey, directeur de Certis France. Les systèmes de culture évoluent considérablement avec de plus en plus d’impasses. Nous avons des cartes à jouer, un portefeuille produits à déployer. » La prochaine campagne va donc marquer un tournant. Et accélérer la courbe de croissance de la jeune société. Boostée par plusieurs AMM attendues pour 2009 en grandes cultures, un marché à conquérir, et en vigne (voir actualité technique). Le cœur du portefeuille étant les cultures spécialisées. Cette montée en puissance est accompagnée par le renforcement de l’équipe.(…) A.D.

(…) Certis France compte 27 collaborateurs, renforcés pour la prochaine campagne agricole par l’embauche de 10 personnes pour le terrain. « Nous voulons recruter des passionnés, d’ailleurs ce n’est pas un hasard si parmi nos ingénieurs, il y a quatre agriculteurs », souligne Jean-Paul Devey.

Le chiffre d’affaires est passé de 15 ME à 27,5 millions d’euros ces deux dernières années. La société compte le doubler en trois ans et passer de 1,5 à 5 points de parts de marché.

Jean-Paul Devey entend suivre le modèle de développement de Spiess-Urania la société sœur de Certis en Allemagne. « Créée deux ans plus tôt, elle atteint aujourd’hui une masse critique de plus 100 millions d’euros. Notre objectif à cinq ans. Elle lutte à niveau égal avec Dupont, Dow, à la 5^e place du marché de l’agrofourniture outre-Rhin. »

Note de lecture : le ninja,comme chacun sait, est un samourai.. et le hokage le plus fort des guerriers du village.

Les sept produits en attente

Deux fongicides céréales sont dans les cartons avec une AMM attendue pour la prochaine campagne. NF149 est de la nouvelle famille des amidoxines. Cette molécule permet de lutter contre l’oïdium. NF 44 est une formulation composée de thiophanate-methyl pour lutter contre la fusariose. Cette molécule est déjà présente mais offre une particularité qui justifie selon Certis son redéploiement : Elle agit en plus directement sur la production de mycotoxines.

Deux TS s’ajoutent aux molécules dans les starting-block. L’A1540 composé de cypermethrine est efficace sur mouches et taupins. « Une première, élaborée par la recherche Chemtura, car aucune société n’a pu réussir la formulation sous forme de TS », souligne la société. L’A1556, est un TS fongicide à large spectre.

En colza, Certis attend l’arrivée de Trebon un insecticide de choc contenant de l’etofenprox. L’extension d’homologation de Suprême sur colza devra proposer une solution contre coléoptères et pucerons. Ce produit a un effet anti-feeding, bloquant l’alimentation des insectes.

En vigne, et à court terme est attendu Kif 230FP, un anti-mildiou pénétrant doté d’un effet anti-sporulant. Développement escompté aussi de la gamme insecticide sur un concept IPM avec de nombreux monde d’actions. Une version à très faible dose à l’hectare de Nordox 75 WG devrait aussi être présenté.

Enfin la société compte attendre son savoir faire en lutte biologique en arboriculture et en maïsiculture. D’ailleurs elle a intégré à 100 % BCP (Biologicol Crop protection) au premier avril 2008.