Changement de dynamique d’achat pour les unions d’appro
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En 2022, pour se couvrir de l’inflation sur le prix des intrants, les unions d’appro ont revu à la hausse leurs stocks. Cette année, la tendance est différente.
En 2022, la guerre en Ukraine et l’inflation ont poussé les unions d’approvisionnement au principe de précaution dans la gestion de leurs stocks. « Nous avons eu un stock stratégique, c’est-à-dire élevé mais pas subi. Afin d’anticiper une éventuelle pénurie des volumes et une hausse annoncée des prix, nous avons conseillé à nos associés d’anticiper les achats de produits phytosanitaires, en prévision », explique Christophe Hamez, chef de marché phyto et biocontrôle au sein d’Inoxa. Au lieu d’avoir des niveaux de stocks de l’ordre de 20 %, le groupe a préféré atteindre les 40 %, par sécurité. Même constat chez Impaact : « Face à l’incertitude des fournisseurs, il était difficile de confirmer la mise à disposition des produits. Nous étions obligés de prévoir un plan B, voire un plan C pour être sûr d’avoir les volumes demandés. Nous avions donc des stocks un peu plus élevés qu’à l’accoutumée mais rien de démesuré », explique Christophe Ribouchon, directeur des achats protection des plantes et semences pour le réseau Impaact.
Limiter les stocks
Après une stratégie de constitution de stock sur la campagne 2021/2022 et 2022/2023, c’est différent pour la campagne 2023/2024. « Si les prix de marché baissent au printemps 2024, il vaut mieux limiter notre stock actuel. C’est ce que nous conseillons à nos associés. Nous sommes actuellement dans une phase d’observation », explique Christophe Hamez. « Le risque de pénurie n’a pas disparu mais l’approche est différente. Pour éviter de faire du surstock, nous allons mesurer nos besoins au plus juste », confirme Christophe Ribouchon.
En plus de l’inflation, les conditions météo influencent la marche à suivre. « Le besoin en herbicides est structurel, et donc, prévisible d’une campagne à l’autre. En revanche, les volumes utilisés en insecticides et fongicides sont directement liés aux conditions climatiques de l’année. Ce début de printemps 2023, plus humide, est par exemple associé à un recours un peu plus élevé des fongicides », détaille Christophe Hamez.
Confiance des clients et adhérents
Des basculements qui demandent de s’adapter à chaque maillon de la chaine d’approvisionnement. « Ces années atypiques renforcent les liens de proximité et de confiance avec nos associés. De notre côté, cela nécessite une analyse plus fine des marchés et un financement, de la part de nos associés, plus important et plus précoce que les autres années », explique Christophe Hamez.