Changement de nom et de missions pour Turbo Négoce
Le | Cooperatives-negoces
Turbo Négoce est en pleine mutation avec, pour commencer, un changement de nom. « Turbo Négoce devient Turbo Céréal, une plateforme d’échanges, un consortium coopératif, bâti autour d’une SCIC explique Marcel Turbaux qui reste le patron de la structure. L’objectif est d’augmenter les marges des agriculteurs, de sécuriser les paiements auprès des fournisseurs, de recréer de la confiance. Les adhérents coopérateurs pourront être des agriculteurs bien sûr mais aussi des fournisseurs, des coopératives, des négoces… dès lors qu’il y aura achat de collecte, de phyto, d’engrais, de semences ou de matériels agricoles. »
Une nouvelle offre bancaire
Cette entité se veut un complément aux systèmes bancaires existants, en offrant de nouvelles solutions de financement. « Nous achetons la récolte des agriculteurs dès le semis, précise-t-il. 70 % du prix d’achat est versé directement sur le compte des agriculteurs. Cet argent, bloqué, permettra de payer les fournisseurs pour l’achat d’intrants par exemple. Le solde est libéré une fois la livraison de la collecte réalisée ». En test depuis un an, cette plateforme va, officiellement, être lancée en septembre.
Élargir la palette de services
Avec ce système, l’argent reste au sein de la coopérative. « C’est de l’économie circulaire », précise Marcel Turbaux. Pour se rémunérer, Turbo Céréal prend une marge de 2 % sur les sommes versées à l’agriculteur et 2 % sur celles perçues par les fournisseurs. Turbo Céréal n’a pas vocation à exécuter la collecte. « En revanche, si besoin, nous accompagnons l’agriculteur dans ses négociations, ajoute-t-il. Nous pouvons également le mettre en relation avec des acheteurs. Mais c’est lui qui décide du moment où il souhaite vendre. »
L’objectif est aussi, à court terme, d’élargir la palette d’offres. « Nous cherchons comment rémunérer les agriculteurs pour toutes les données qui transitent sur leur exploitation. Nous pourrions par exemple collecter toutes ces données, de façon anonyme, pour ensuite les analyser via une intelligence artificielle. Et comme toutes ces données ont potentiellement une valeur… autant les rémunérer ! L’idée est de remettre l’agriculteur au cœur de la filière ».
Marcel Turbaux vise un milliard d’euros de chiffre d’affaires avant cinq ans pour peser 1,5 % du marché Franco-Belge. Turbo Céréal compte atteindre 3 Mt de collecte. 30 personnes devraient être recrutées dans l’année à venir.