Chez Cérésia, le « monsieur sécurité », en première ligne
Le | Cooperatives-negoces
Anticiper un incendie, une pollution, un mouvement social ou une crise financière, cela fait partie des missions du responsable HSE (Hygiène, sécurité et environnement). Sur le papier, les protocoles sont calés. Mais gérer une crise sanitaire comme celle que nous vivons depuis plus de deux mois, personne n’y était vraiment préparé. Chez Cérésia, Stéphane Leclere, le monsieur sécurité, est sur le front depuis début mars.
Dimanche 15 mars, première réunion de la « cellule de crise » de Cérésia. « Avant même les annonces gouvernementales, nous avons pris les devants », raconte Stéphane Leclere, responsable Hygiène, sécurité et environnement (HSE) chez Cérésia. Depuis ce jour, il coordonne les réunions de crise, organisées chaque matin à 8h30. Au téléphone ou en visio, le président Antoine Hacard et une vingtaine de cadres. « Depuis la mi-mai, les échanges ne se font plus que tous les deux jours. Mais l’enjeu reste le même : trouver les réponses aux nouvelles questions ou problématiques qui se posent chaque jour ».
Difficile de tout prévoir
« La première décision fut d’organiser le télétravail pour les 200 salariés, sur les 600 du groupe, pour qui cela était possible et instaurer les gestes barrières, les mesures de distanciation pour les autres, dans chacun de nos sites, en fonction de leurs spécificités et de leurs activités, poursuit-il. L’objectif : assurer la sécurité des salariés, des adhérents et des transporteurs, tout en maintenant au mieux l’activité de la coopérative. Même si nous ne pouvions pas anticiper chaque détail, les méthodologies déjà en place dans l’entreprise nous ont fait gagner beaucoup de temps pour acquérir les bons réflexes. »
Une moisson « zéro contact »
[caption id=« attachment_76238 » align=« alignright » width=« 301 »]
Dans les sites de Cérésia, tout a été repensé pour limiter le contact entre salariés et agriculteurs.[/caption]
Depuis deux semaines, la « cellule de crise » a laissé la place au « plan de retour à la normale ». « L’enjeu est désormais de se projeter dans la durée car nous sommes convaincus que certains gestes devront être maintenus. Cela nécessite une grande rigueur de la part de tous. Pour la moisson, tout est en place. Un groupe de travail a très vite été constitué pour bâtir « la moisson zéro contact ». Nous cherchons à éviter à tout prix qu’un site ne ferme pour suspicion de cas. À partir du 2 juin, les salariés, actuellement en télétravail et souhaitant reprendre leur poste, pourront le faire à condition bien sûr que toutes les règles de sécurité soient respectées ».
Une compétence en interne bien utile
Cérésia est certifiée OHSAS 18001. La norme valide, chaque année via un audit, le respect de la santé et de la sécurité des salariés au travail. « Cette certification apporte une réelle compétence à nos équipes en interne même si, reconnaît, Stéphane Leclere, le pire reste toujours difficile à imaginer. Sur les 600 salariés, 9 ont été touchés par le Covid. Les gestes de distanciation ont permis une vraie prévention. Tous se sont sentis concernés par ce risque. Les salariés sont habitués à respecter des règles mais là, nous avons pu constater leur réelle implication car beaucoup avaient peur pour eux, leur famille et leurs collègues. La coopérative a dû, par des messages appuyés du président, diffuser les consignes auprès des agriculteurs. Cela s’est plutôt bien passé dans l’ensemble. »
Reprendre un fonctionnement presque normal
Revoir et repenser la sécurité de chaque poste de travail, de chaque bâtiment, la circulation dans les couloirs, sur chaque site… « Deux mois éprouvants, hyper sollicitants, reconnaît Stéphane Leclere. Le Covid occupait nos esprits en permanence. Nous devons désormais passer de la gestion d’un système de crise hors norme à un fonctionnement normal de nos sites, tout en restant en alerte et surtout, en préservant les gestes barrières mis en place. »