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Cohésis (51) : priorité aux investissements sur son propre territoire

Le | Cooperatives-negoces

Quelques jours après la tenue d’un séminaire de son conseil d’administration, la coopérative Chésis a présenté sa stratégie à la presse, le 10 juin. Elle s’inscrit dans une double logique : s’appuyer sur « deux pieds », l’agriculture (80 % du CA) et la vigne (20 %) et donner la priorité à la valeur ajoutée pour ses adhérents.

Le tout en se donnant les moyens de réagir à un paysage en changement. La poursuite d’une stratégie d’alliances fait partie des moyens de s’adapter. Cohésis joue sa partition avec originalité. Elle propose ainsi aux agriculteurs qui s’engagent sur le prix moyen une avance de trésorerie de 1000 euros par hectare.

La priorité à la valeur ajoutée passe par la rénovation des outils de stockage et un orientation sélective des investissements vers tout ce qui va contribuer au développement des débouchés locaux. Un principe explicité par Hugues Dazard, président de Cohésis. « Les outils antérieurs ont leur raison d’être, ils sont absorbés par la mondialisation et ce n’est pas aux agriculteurs de base de financer cette mondialisation ». En ligne de mire, les stratégies internationales de développement de Malteurop, où la coopérative entend simplement conserver le niveau d’investissement actuel. C.D.

photo : Hugues Dazard et Jean-Pierre Cochet

Autre dossier lourd en termes d’investissements, celui des biocarburants. La coopérative est présente dans Cristanol avec un engagement de 60 000 t sur le site de Bazancourt et dans BNEP avec un engagement de 40 000 t (via les agriculteurs et du fait de la fusion avec Norepi il y a cinq ans).

Appel à la mutualisation en biocarburants

Les incertitudes qui flottent sur la première transformation et le décrochage des cours entre le marché alimentaire et non alimentaire posent un problème concret à la coopérative. Un chiffrage théorique réalisé par Jean-Pierre Cochet résume toute la dimension du problème : « un différentiel de 30 euros la tonne sur 100 000 tonnes, ce sont 3 millions d’euros. L’équivalent de nos investissements. » Ce qui l’amène à plaider pour la recherche d’une solution mutualisée pour faire face à la pression qui s’exerce aujourd’hui.

Plus immédiat, la coopérative travaille sur le développement de la collecte en prix moyen. Elle propose pour la troisième année consécutive une avance de trésorerie à l’hectare en lieu et place de l’acompte habituel pour les engagements pris par ses adhérents. La barre est mise à un niveau motivant : 1000 euros pour la campagne à venir (conte 800 et 600 euros précédemment), versés le 1er juillet.

« La moyenne pondérée des prix fermes a été de 30 euros inférieurs à celle des prix moyens cette année », précise Jean-Pierre Cochet. Les engagements prix moyens sur la campagne sont passés à 53-55 % en blé, contre 49 % en 2006-2007.

Programme de développement des lisas

La stratégie d’alliances demeure une constante, avec un bilan jugé très positif de la présence de la Cohésis au sein de Sévéal. Elle s’est manifestée aussi au sein de Ecovigne Champagne, dans lequel Champagne Céréales participe à hauteur de 10 %. Cette entité recouvre à la fois l’activité vigne et lisa, et joue sur la complémentarité. Un programme d’ouverture sur le quart nord-est de la France est en cours, centré sur les communes de plus de 10 000 habitants et un potentiel de développement de l’ordre de 15 000 m2, qui viendrait s’ajouter aux 26 magasins aujourd’hui en activité. La dernière ouverture vient d’avoir lieu à Provins (77), pour un magasin d’une surface de 2 000 m2. Les lisas sont sous enseigne Gamm Vert et Point Vert. « On peut espérer à terme un une franchise intelligente », ont commenté les dirigeants de la coopérative.

Le même pragmatisme prévaut pour le domaine de la collecte où Cohésis vient de conclure un accord de copropriété avec la SCA Marnaise (Chalons-en-Champagne) en détenant 15 000 des 75 000 tonnes de stockage d’un site marnais.

Chiffres clés

Chiffre d’affaires estimé sur la campagne en cours : 244 millions d’euros

Dont appro, 100 ME

Collecte, 900 000 t (un million escompté en 2008-2009)

70 silos, 26 magasins LSA, trois usines de semences

320 salariés

Présent sur la Marne, l’Aisne, la Seine-et-Marne