Collecte 2015 : vite et bien… pour l’instant

Alors que les chantiers de récolte avancent à vive allure, référence-appro.com vous propose un tour de plaine. Les OS interrogés nous ont livré leurs premiers bilans : de bonnes surprises en céréales tant en quantité qu’en qualité, déception en colza et craintes pour les cutures de printemps.

Au Sud de la Loire la moisson des orges, colza et blé devrait être terminée pour le 14 juillet. Le très haut potentiel en sortie d’hiver des céréales a certes été un peu égratigné par le manque d’eau du printemps, mais dans l’ensemble 2015 restera une année « moyenne + » ! Pour les parcelles au nord de la Loire, les récoltes ont débuté, également sous de bons auspices. Quelques inquiétudes perdurent pour les céréales les plus tardives qui semblent avoir le plus souffert de la canicule de fin juin-début juillet. Les OS attendent la pesée pour quantifier avec précision les éventuelles pertes. Pour les cultures de printemps en revanche, l’optimisme est moins de mise. Tournesols et maïs souffrent du manque d’eau.

Dans le Gers, chez Val de Gascogne (32), tout est terminé. « Les récoltes ont débuté le 20 juin et depuis, tout s’est bien enchaîné. Logistique impeccable, réception fluide, résume Patrick Desangles, le DGA. L’année est moyenne en rendement, bonne en qualité. Les différences sont avant tout régionales : 50 à 55 q/ha pour les blés dans les coteaux du Gers, 65 q/ha de moyenne plus au nord. Sur le plan qualitatif, les différences de conduites culturales expliquent les écarts ».

Chez Terres du Sud (47), « les bonnes surprises viennent des orges et du blé tendre. Déception pour le colza qui atteint 25 q/ha de moyenne, contre 33 q/ha l’an passé », note Michel Robert, responsable céréales. Les orges décrochent à 65 q/ha de moyenne pour un PS de 66 et une humidité faible. La récolte des blés tendres devrait être terminée dans les jours prochains. C’est une année « moyenne + » avec des rendements allant de 55 à 70 q/ha pour une moyenne de 63 q/ha et des taux de protéines proches de 11,5. « Les blés de force type Bologna s’en sortent très bien », souligne-t-il. Les premiers échos pour le blé dur sont encourageants.

Plus au nord, les premiers bilans sont également satisfaisants. A la Cavac (85), les orges sont terminées avec des rendements hétérogènes mais globalement bons, autour de 67 q/ha de moyenne. « Les semis très précoces ont subi des gels de méiose, impactant le rendement et les PS », explique Christophe Vinet, responsable de la collecte. En colza, les ¾ des parcelles étaient moissonnées au 10 juillet. « Grosse déception pour les colzas qui, en un an, ont perdu 10 q. Cette année, les rendements oscillent entre 20 et 30 q/ha, pour une moyenne de 25 q/ha. De petits PMG, de larges zones touchées par l’orobanche expliquent en partie ces mauvais résultats ». En blé tendre, la moitié des parcelles est récoltée. « De très belles surprises pour les précoces, avec des rendements moyens de 75 q/ha et des taux de protéines de 11 à 11,5. Les secondes pailles sont très décevantes ».

« Dans l’hinterland du Port de la Rochelle, toute la récolte sera terminée au 14 juillet, prévoit Simon Aimar, directeur activité céréales de la Sica Atlantique. Les qualités sont homogènes : les PS très bons, supérieurs à 80, le taux de protéine, voisin de 11,4. Les rendements sont au-dessus de la moyenne décennale. Seul bémol : les grains de blé qui cassent facilement. Une faiblesse qui peut pénaliser certains contrats à l’export ».

Chez Terre Atlantique (17), 85 % de la collecte était réalisée le 10 juillet. « Reste un peu plus de colza à récolter car les agriculteurs attendent qu'il soit bien mûr, constate Christian Cordonnier, le DG. Nous sommes dans une année correcte, sans être exceptionnelle. En blé, les rendements avoisinent les 70 q/ha de moyenne, soit un recul de 10 q en un an. 2014 était, rappelons-le une très bonne année. La qualité est correcte : 11,35 de protéine pour le blé tendre, 13,8 pour le blé dur, sans mitadinage ». Le colza est en baisse, 25 à 30 q de moyenne. Les protéagineux font mieux : 40 à 50 q/ha« .

Dans la Vienne, chez Néolis, la moisson avance à un bon rythme, sans stress.  »Les orges sont terminées et le rendement moyen est bon, voisin de 70 q/ha, précise Antoine Blanchard, le DGA. En blé, nous en sommes à la moitié et les résultats sont un peu en retrait par rapport à l'an passé, aux alentours de 65 à 70 q/ha. Le taux de protéines est variable (meilleur dans le sud de notre zone de collecte que dans le nord) et les PS, excellents. En colza, c'est également moins bien qu'en 2014, à 30-32 q/ha de moyenne« 

Dans le Centre, chez Axéréal (45), les chantiers sont également bien avancés. « Les orges sont terminées avec des rendements dépassant parfois les 100 q, pour une moyenne de 72 q/ha, confie Jacques Debray, directeur opérationnel. Les semis précoces s’en sortent mieux ». Au 10 juillet, les blés étaient récoltés à 15 %. Les qualités sont bonnes (PS de 80, protéine de 11 à 11,2). « Pour les rendements, il est encore un peu tôt pour se prononcer.

La récolte en orge fourragère se termine en Rhône-Alpes à l'exception des plateaux, plus tardifs. La qualité est au rendez-vous avec un PS attendu entre 68 et 70. Louis Antin, responsable collecte à la Dauphinoise (38) estime des rendements aux alentours de 55 q/ha, une moyenne plutôt bonne pour la région : les parcelles les plus tardives devraient même se situer autour de 60 q/ha ». 80 % de la collecte de colza est réalisée. La récolte devrait s'achever en même temps que celle de blé tendre aux alentours du 14 juillet. Les rendements correspondent aux prévisions, bien que légèrement en dessous des années précédentes, entre 28 et 30 q/ha contre une moyenne de 33 q/ha auparavant.  La qualité des blés tendres est bonne, voire très bonne, avec un PS supérieur à 80 en moyenne. Niveau protéine, la récolte avait commencé très fort avec des taux proches de 12 % mais ils devraient se stabiliser autour de 11,5 %. Les rendements sont proches de 60 q/ha, malgré les fortes chaleurs du début du mois de juin qui ont fait perdre 6 à 7 points.

En Bourgogne, la récolte des orges d'hiver et du colza est quasi terminée et environ un tiers des blés est engrangé. L'impact de la canicule et de la sécheresse depuis mai engendre de très fortes disparités dans les rendements : les plateaux et les terres superficielles étant les plus pénalisés. « La situation est encore plus critique pour les cultures de printemps (orges de printemps, soja, maïs, tournesol, fourrages) dont la fin de cycle et le développement se font dans le sec », estime Dijon Céréales (21). Cette coopérative dresse un premier bilan très positif pour les orges d'hiver : + 10 % de collecte par rapport aux prévisions et une bonne qualité (protéines et calibrage des grains corrects). Pour le colza, les rendements semblent « en deçà des prévisions » avec surtout de très fortes hétérogénéités et des variations de 15 à 40 q/ha selon les sols. Même constat de disparités des rendements en blé où la Bourgogne semble s'acheminer vers une « année moyenne » en quantité, avec une qualité « correcte » en protéines.

En Lorraine, chez EMC2 (55), la moisson des escourgeons est terminée, celle des blés et des colzas débute. « Les orges précoces affichent des rendements de 70 à 73 q/ha pour des qualités et des calibrages corrects, constate David Meder, responsable collecte. En blé, les agriculteurs patientent en attendant la maturité complète des cultures ».

Dans le Nord-Ouest, la collecte ne fait que commencer, même si elle est déjà avancée en ce qui concerne les orges. « Les rendements sont globalement très bons et certaines zones affichent même des records, commente Jean-Baptiste Cornu-Langy au service collecte de la coopérative Cap Seine (76). Les PS sont en revanche plutôt bas et les taux de protéines bien trop justes ». Même constat en Picardie et en Île de France où le coup de chaud n'a eu que peu d'impact sur les récoltes des orges et des premiers blés. Chez Valfrance (60), les rendements des orges sont considérés comme « bons à très bons », de 80 à 100 q/ha, avec là aussi un taux de protéine faible (9,2 de moyenne).

Au Nord du bassin parisien, la collecte des colzas et blés se présente sous de très bons auspices, en quantité comme en qualité, même si la chaleur passée va engendrer quelques hétérogénéités. « La récolte des orges et blé s'annonce de meilleure qualité qu'en 2014. Les qualités et quantités sont pour le moment sur la moyenne des dix ans de la coopérative », estime Charles Descamps, responsable logistique de Valfrance (60).

Plus au Nord, la récolte des orges n'en est qu'à ses débuts et les blés ont une quinzaine de jours d'avance. « Les rendements en orges sont plus élevés de 20 à 25 % que nos prévisions et tous les espoirs sont permis en blé car nous partions d'un très bon potentiel avant le coup de chaud », commente Maurice Caillaud, responsable de la collecte chez Unéal (62).