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Colloque FC2A : se poser les bonnes questions

Le | Cooperatives-negoces

Les sept filières du commerce agricole se sont retrouvées le 30 novembre à Paris pour le congrès annuel de la FC2A. Pour ce nouveau rendez-vous, les échanges des différentes tables rondes ont beaucoup tourné autour de la segmentation et de la montée en gamme de l’offre des productions agricoles, aussi bien pour le marché intérieur que pour l’export. « Si nous n’arrivons pas à développer des filières de qualité et si nous faisons la course du prix bas, nous perdrons d’avance car la France ne parviendra jamais à concurrencer les fermes de 10 000 ha d’Ukraine ou de Russie », estime le député Jean-Baptiste Moreau. Ce que confirme l’agriculteur Jean-Paul Kihm, exploitant une ferme en France et en Ukraine. Chaque année, il compare ses coûts de production. « En moyenne, sur ma ferme ukrainienne ils sont compris entre 100 et 110 €/t de blé, soit 50 € de moins qu’en France. »

Des filières tracées pour le négoce Bresson

Pour se différencier, le négoce Bresson, en Bourgogne-Franche-Comté, a misé sur l’engagement dans des filières. « Nous nous sommes d’abord dirigés vers les filières blé CRC, ce qui nous a donné l’impulsion pour développer du blé Label Rouge, de la moutarde de Bourgogne, du lin Bleu Blanc Cœur ou encore du soja pour l’alimentation humaine. La demande des industriels pour la moutarde de Bourgogne augmente car ils peuvent communiquer sur la traçabilité », explique Catherine Racle, PDG du négoce Bresson.

Export : ajuster la production aux besoins des clients

Pour les intervenants présents, cette segmentation et cette montée en gamme ne doit pas se cantonner aux clients français. « Nous devons nous interroger sur les diversités de nos clients à l’international et sur la palette de blé que l’on offre. Pour la filière céréalière, la première étape a été de travailler sur l’amélioration du taux de protéines. Il faut désormais aller vers la diversification, ce qui n’est pas antagoniste avec de la massification », considère Yves le Morvan, responsable filières et produits agriDées.

Ce que confirme Jean-François Lepy, directeur de Soufflet Négoce : « ne traitons plus l’export comme un simple débouché, mais rapprochons-nous des attentes des consommateurs ». La différence de besoins entre un meunier sénégalais et un allemand doit se retrouver dans les champs français. Mais pour cela, il faut « inverser notre réflexion », insiste Jean-Paul Kihm : la question n’est plus « je produis, à qui-vais-je vendre ? » mais « je souhaite vendre à tel consommateur, que dois-je produire ? ».