Communication à bâton rompu chez Tereos
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Difficile d’entrevoir la sortie du tunnel pour Tereos, tant le dialogue semble au point mort entre le conseil de surveillance du groupe et les frondeurs rassemblés au sein de l’association de défense des coopérateurs de Tereos (ACDT). « Il y a un petit groupe qui fait en sorte que ça ne marche pas, mais nous sommes là pour les 12 000 autres planteurs. Désormais, il est temps de se mettre à travailler ensemble. Les dissidents refusent de participer aux différentes commissions. En face de nous, il n’y a aucune proposition », déplore François Leroux, président de Tereos, à l’occasion d’un point presse organisé le 6 février à leur siège de Moussy-le-vieux (77). Il a adressé, samedi 2 février, un courrier à tous les planteurs pour dénoncer les « accusations extrêmement graves et sans fondement » portées à l’encontre de la coopérative, assurant qu’il « en va de la survie et de l’avenir de notre coopérative ».
Pas question de renvoyer le directeur
Fin décembre, Tereos et l’ACDT semblaient pourtant s’être mis d’accord pour étudier la pétition remise au HCCA, « La pétition des 2500, on ne l’a jamais vue », affirme François Leroux (ci-contre). De son côté, l’association estime que la coopérative fait tout pour empêcher la vérification du texte. Elle souhaite la tenue d’une assemblée générale pour élire tous les membres du conseil de surveillance. Si par temps de crise, des entreprises utilisent parfois le dirigeant comme fusible pour repartir sur des bases neutres, « nous n’envisageons pas de nous séparer de notre directeur », indique le président du conseil de surveillance. Et de poursuivre : « Ce n’est pas un homme ou un comex qui font tourner l’entreprise, ce sont des équipes qui se font confiance ». Dans le courrier il souligne que ce climat délétère « pourrait tout autant affecter l’ensemble de nos salariés, clients, partenaires, financiers ».
Ouverture du capital et plan stratégique à soumettre aux planteurs
Il va pourtant bien falloir continuer à avancer, au regard des difficultés économiques que traverse le secteur. L’un des leaders européens, le groupe allemand Sudzücker, a annoncé fin janvier sa volonté de se restructurer, en abaissant notamment de 700 000 tonnes par an sa production. « Il y aura d’autres restructurations dans le secteur, ce n’est que le début, mais pas chez nous », assure François Leroux.
Le conseil de surveillance mise notamment sur l’ouverture du capital pour donner au groupe « les moyens de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie validée par le conseil de surveillance le 29 mai 2018 ». Cette ouverture ne se fera que sur la partie industrielle, et non sur la coopérative. Tereos n’a pour l’instant pas identifié précisément des investisseurs, mais réfléchit à y intégrer les salariés. Au cours des prochaines semaines, le conseil de surveillance veillera à « trouver le moyen de s’adresser à tous les planteurs sur le plan « Ambition 2022 » ».