Confinement, épisode 2 : « l’angoisse est palpable »
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Malgré l’« expérience » du premier confinement, ce deuxième épisode semble moins bien vécu. Aux dires d’Éric Schlusselhuber, co-directeur du cabinet de conseil Triangle, l’angoisse monte chez les dirigeants. Dans les équipes, l’ambiance est délétère.
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Éric Schlusselhuber, co-dirigeant du groupe Triangle.[/caption]
« L’angoisse est beaucoup plus palpable chez mes clients, constate Éric Schlusselhuber, co-dirigeant du groupe Triangle. Ils me l’ont d’ailleurs, pour la plupart, clairement exprimé ces derniers jours. Par rapport au mois de mars, le changement de comportement est total. Là, règne un réel découragement. Le premier confinement avait été mieux accepté… et respecté. Aujourd’hui, l’incertitude domine. Tout le monde se pose la question du « combien de temps » ? Quand allons-nous nous en sortir ? Comment ? Doit-on tout arrêter ? L’ambiance est plus délétère. »
Encore trois mois de travail à distance ?
« À mon sens, nous allons devoir nous organiser pour au moins trois mois de travail à distance, poursuit-il. Pourtant, même si aujourd’hui, le télétravail est obligatoire dans le cadre de ce deuxième confinement, beaucoup de chefs d’entreprise freinent à le redéployer massivement. Chacun se cherche une « bonne » excuse. La première vague a montré que le tout télétravail était possible mais avec quelques effets négatifs à moyen terme : engagement moindre du personnel sur les projets de l’entreprise, détachement de certains par rapport à la dynamique d’équipe… La situation reste compliquée à gérer et renforce l’angoisse des dirigeants. » Et ce, d’autant que l’ambiance sociale est assez agressive.
Des prévisions peu optimistes
Une situation qui pose question à cet ancien statisticien, féru de données et de projections. Sur twitter (@ESchlusselhuber), il publie régulièrement des courbes de modélisation du nombre de décès à l’hôpital, dans les prochaines semaines, selon différentes hypothèses : des plus optimistes aux plus pessimistes. « À mon sens, il n’y a rien de pire que de ne pas savoir. La durée et l’intensité de la crise dépendront de notre capacité, individuelle et collective, à casser l’épidémie. La 2è vague s’annonce déjà plus violente que la 1ère alors que les règles du confinement sont, elles, plus souples ! Je pense que même ma prévision la plus pessimiste (en rouge) est trop optimiste ! La montée de la 2è vague semble plus lente que la 1ère mais risque d’aller tout aussi haut et de durer plus longtemps. D’où la nécessité de s’organiser pour les mois à venir. »