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Congrès des négociants : les clés pour appréhender la future Pac

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Le Congrès de la Fédération du Négoce Agricole, qui s’est tenu à la bourse de Commerce à Paris, le 26 novembre, avait placé les projecteurs sur la Pac 2013. Les échanges de vues entre trois acteurs- un représentant de la Commission européenne, du ministère de l’Agriculture allemand et du ministère de l’Agriculture français - ont permis de décrypter les enjeux principaux. Les négociations de la future Pac vont s’ouvrir dans un contexte inédit. Le budget agricole va se discuter en même temps que celui de l’Union, entrant en concurrence avec les fonds structurels destinés à la recherche et la compétitivité. La crise financière, loin d’être terminée comme en témoignent les situations actuelles en Irlande et au Portugal, va continuer à limiter les disponibilités. « La Pac ne saurait être la variable d’ajustement, c’est pour nous la ligne rouge », a d’emblée souligné Stéphane Le Moing, chef du service relation internationale au ministère de l’Agriculture.

Deuxième élément inédit : la Pac 2013 va inaugurer, après le traité de Lisbonne, le principe de la codécision, avec un rôle renforcé pour le Parlement européen. C.D.

Photo : Allocution de clôture de Christophe Vigier, président de la FNA, en présence (de G à D), de Dietrich Guth (ministère de l’Agriculture, Allemagne), , Stéphane Le Moing (ministère de l’Agriculture, France) et Bruno Buffaria (Commission européenne).

« Un rôle clé », selon Bruno Buffaria, chef d’unité à la direction de l’Agriculture au sein de la Commission européenne. Avant de préciser que « le processus de décision pouvait passer de 6 à 18 mois, voire plus ». Ce qui explique que l’on glisse insensiblement de la Pac 2013 à la Pac 2014… Sans que soient, au passage, précisées les modalités financières applicables pour la période de jonction.

Autre modalité qui va faire largement débat : la réorientation des aides directes aux agriculteurs. Quels seront les critères retenus ? « Ils devront être plus sophistiqués », répond Bruno Buffaria. « D’accord pour une redistribution mais si le système est transparent et juste ! » a mis en garde Dietrich Guth, chef du département de la politique européenne au ministère allemand de l’Agriculture. Transparence dont il doute, « 10 à 15 critères objectifs pouvant être mélangés par la commission pour atteindre son objectif ! ».

Budget, codécision, critères de réorientation des aides directes… Les débats vont être à la fois très politiques mais aussi très techniques. Au risque de les voir échapper encore une fois aux principaux intéressés.