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Congrès du négoce : des entrepreneurs parlent aux entrepreneurs

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Le congrès annuel du négoce agricole fut marqué par un discours plutôt offensif de Christophe Viger, président de la fédération, mais aussi par l’annonce du lancement d'« objectif 2013 » : la feuille de route qui devrait répondre aux trois attentes prioritaires des négociants.

« Un million de tonnes de céréales à l’intervention, un milliard de personnes qui souffrent de la faim… » : c’est par ce contraste que Christophe Viger a introduit son intervention lors du congrès du négoce 2009, le 27 novembre, sous la traditionnelle rotonde de la Bourse de Commerce à Paris qui a, pour l’occasion, accueilli près de 200 personnes. Si les marchés céréaliers semblent reprendre un peu de fermeté, la volatilité des cours demeure, doublée par les difficultés de trésorerie des agriculteurs. « Qui a eu la bonne idée de conseiller aux agriculteurs de s’endetter pour payer moins d’impôt ? » a interrogé le président de la Fédération du négoce agricole. Loin d’être démotivé, le négoce revendique haut et fort son rôle de gestionnaire des risques au service d’une « agriculture où l’intérêt de la productivité est loin d’avoir disparue ». Encore faut-il donner les moyens à l’innovation de contribuer aux missions de l’agriculture, autant en termes d’homologation de produits phytosanitaires que de semences. Catherine Deger

Photo : Christophe Viger, président de la fédération du négoce agricole, la FNA.

Tonalité toujours aussi offensive, lorsque la fédération dénonce « le captage » par l’administration de la redevance pour pollution diffuse. « Une manne de 100 millions d’euros que certains organismes tentent de récupérer en partie sans que les agences de l’eau ne s’en émeuvent ».

Le volet européen n’était pas absent de cette déclaration de politique générale, avec une volonté de défendre trois points : le maintien du budget de l’agriculture, faute de quoi le risque serait d’assister « à une renationalisation » des politiques agricoles ; le maintien, également, de la capacité d’intervention sur les marchés et de la préférence communautaire, «  y compris en termes de taxe carbone ».

Le temps de la suppression des OP non commerciales n’est pas venu

Parmi les autres sujets d’actualité, la place des organisations de producteurs, en débat dans le cadre de la Loi de modernisation de l’agriculture. Le négoce est en opposition frontale avec les coopératives sur ce thème. « Le temps de la suppression des OP non commerciales n’est pas venu. Le ministre semble rendu à la raison, une clause de rendez-vous étant envisagée », a ainsi affirmé Christophe Viger. Tout en espérant que cette loi soit « une occasion de s’interroger sur les aides et les soutiens fiscaux versés ».

A l’inverse, les points de vue se rejoignent sur le terrain de la refonte de l’agrément distributeur, replacé dans le cadre d’Ecophyto 2018. Sur ce sujet, le négoce a sérieusement bataillé pour s’opposer à la séparation du conseil et de la vente (voir l’entretien avec Pierre Neuviale, dans notre lettre du 5 octobre). Il a aussi largement contribué à la conception et au contenu du mal nommé Certiphyto. « On certifie des entreprises et on habilite des hommes » indique la FNA, qui espère se faire entendre par les parlementaires sur cette question. Mais, au-delà de la sémantique, c’est bien « le seul moyen d’apporter de la valeur et du professionnalisme aux métiers de l’agrofourniture ».

« Objectif 2013 : management, réglementation et autodiagnostic »

Quelles sont les attentes majeures au sein des entreprises de négoce ? Trois pistes ont été dégagées le 27 novembre au matin par les négociants. Elles vont constituer la feuille de route de la fédération dans le cadre d’un plan nommé « Objectif 2013 ». Le management et la formation pour aider les équipes à s’adapter à de nouveaux enjeux constituent le premier axe. Suivent la mise à disposition de bases réglementaires et le développement d’outils de suivi des entreprises.