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Congrès FC2A Centre-Est : moins de défiance, plus de transparence

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Les résultats des élections européennes en France de ce dimanche le montrent : les Français veulent plus d’environnement, mais rejettent et doutent aussi des systèmes en place. « Il existe une radicalisation de l’ensemble des consommateurs autour du secteur agro-alimentaire. Mais la défiance est généralisée et touche la chimie, la politique, les autorités scientifiques, l’agriculture », constatait Amaury Bressard, directeur associé de l’Agence de Communication Shan, devant les 220 participants du congrès régional Centre-Est de la FC2A, qui s’est tenu à Vignieu (38) le 24 mai. « Cela fait 15 ans que nous n’avons pas communiqué. A nous de former, d’expliquer ce qu’est notre agriculture, justifiait Christophe Descreaux, membre du comité Négoce Centre-Est. Ce qu’on nous demande, c’est une opportunité ! »

Intégrer la RSE au cœur de l’entreprise
Certes, le changement passe in fine par davantage de pédagogie et de transparence vis-à-vis du consommateur, mais aussi par un changement en amont de la stratégie de l’entreprise. Magali Sartre, directrice de la société Positive Practice et auparavant en charge de la RSE au sein du groupe Bel, a donné quelques conseils à ce sujet. « En matière de RSE, il faut accompagner le dirigeant lorsque lui et les gens autour doutent, car cela représente une perte de temps. Les entreprises ont besoin d’intégrer la RSE au cœur de leur business plan pour ne plus seulement la percevoir comme un surcoût. Il faut quitter la logique de volume car nous somme moins compétitifs que d’autres pays, et passer sur une dynamique de valeur. Les entreprises doivent penser circulaire et non plus linéaire, ainsi qu’alimentation et non plus seulement agriculture », estime-t-elle.

Former les équipes, adapter les processus
Certains négoces, ont déjà mis un pied dans ce type de démarche. Sur les conseils de clients amidonniers, le négoce alsacien ARMBRUSTER a engagé ses agriculteurs dans la démarche Sustainable Agriculture Initiative (SAI) Platform, un référentiel qui évalue les pratiques à l’échelle de l’exploitation agricole. « Avec les équipes, nous avons travaillé le questionnaire pour le simplifier et ne pas poser les 127 questions aux agriculteurs », a expliqué Pascal Pusset, directeur qualité, hygiène et environnement pour le négoce.
Du côté du négoce Cholat, des conseillers ont été dédiés au conseil agronomique pour accompagner les exploitants engagés dans les réseau Déphy ou sur les bassins d’alimentation de captage. « L’agriculteur n’est pas forcément plus rémunéré en intégrant un réseau Déphy, mais cela lui donne accès à des filières avec plus de valeur ajoutée comme le Label rouge. Sur les bassins d’alimentation de captage, nous garantissons un prix minimum pour des blés fourragers ou meuniers, car il existe des risques de production. Nous prenons nous aussi un risque », expliquait François-Maxence Cholat.