Conseil indépendant : que devient la plateforme Peps ?
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Souvenez-vous. En octobre 2019, la startup d’État Peps avait soulevé la colère de la FNA. Cette dernière voyait dans cette plateforme tournée vers l’accompagnement de « Pratiques Économes en Produits Phytosanitaires » une concurrence déloyale pour la diffusion « gratuite et sans agrément » de conseils. Qu’est-elle devenue ?
Ouverte à l’origine pour six mois, la plateforme d’État Peps existe toujours. « Son format a évolué, confirme Maud Blanck, responsable de l’animation de la commission CEPP à l’Inrae et animatrice de ce site. Après avoir testé la première formule auprès de 100 agriculteurs, nous avons constaté qu’ils n’avaient pas besoin du service initialement proposé. En revanche, ils étaient demandeurs d’expériences d’autres agriculteurs pour faire évoluer leurs pratiques, leur modèle, découvrir différents modes de culture, de nouvelles espèces. »
190 témoignages recensés
Découvrir, échanger, partager. Trois mots qui résument bien l’objectif de ce site collaboratif. Peps recueille des témoignages et s’affiche comme un médiateur pour aider les agriculteurs à communiquer entre eux. Et cela fonctionne ! « Le site recense près de 190 expériences, consultables par thématiques (adventices, autonomie, diversification, maladies…), par cultures (une quarantaine), par département ou par type d’agriculture (bio, label qualité, TCS…). Les visiteurs du site ont la possibilité de discuter, par tchat, avec l’agriculteur repéré, précise Maud Blanck. Et force est de constater que les initiatives sont très diverses. » Cela va de la construction d’un moulin pour valoriser les variétés anciennes de blé, au « nettoyage » de sa parcelle grâce à des cultures de printemps, en passant par le semis de trèfle dans le blé ou un moindre travail du sol en bio.
Une remise en question permanente
La durée de vie de Peps est prolongée par période de six mois. L’actuelle se termine à la fin du mois. « À chaque fin de période, nous nous reposons la même question : ce service est-il utile, explique Maud Blanck. Nous constatons que bon nombre d’agriculteurs n’appartiennent à aucun réseau : ni Ceta, ni coop, ni négoce… Là, ils trouvent un nouveau support pour échanger et recueillir des expériences dans toute la France. C’est un réel atout. »