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Coop de France : 2010 confirme la reprise des opérations de croissance externe

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Avec déjà 79 opérations de croissance externe menées par les coopératives et leurs filiales, dont 45 pour les seuls mouvements entre coopératives, l’année 2010 confirme la tendance engagée depuis 2008. Une tendance que les dirigeants de Coop de France qualifient de nécessaire et qu’ils aimeraient même voir renforcée. Le point avec Philippe Mangin et Yves Le Morvan, respectivement président et directeur général. Rencontre avant le congrès de Coop de France qui se tiendra les 15 et 16 novembre à Paris.

« Le nombre d’opérations sur les dix premiers mois de l’année 2010 est un peu inférieur à celui de l’an passé, 79 contre 90, mais reste élevé, souligne Yves Le Morvan. Le nombre d’entreprises (coopératives, unions et Sica) est désormais passé sous la barre des 3 000 : 2 900 exactement. » Comme en 2009, l’évolution du périmètre coopératif peut être caractérisée par trois thèmes principaux : un mouvement de croissance à l’international, un renforcement des leaders coopératifs au sein de toutes les filières, et le partenariat. Dans le top 20 des coopératives, 15 franchissent la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires, soit le double d’il y a dix ans. Gaëlle Gaudin

Photo : Yves Le Morvan et Philippe Mangin ont fait le point le 9 novembre sur la coopération agricole et agroalimentaire.

Fusions, unions, partenariats… une évolution que Philippe Mangin souhaiterait encore plus rapide. Pour notamment négocier avec la distribution ou aborder les marchés de l’export. « Sur les 15 premiers groupes coopératifs européens, nous n’en comptons que 5 français et le premier, InVivo, n’arrive qu’en sixième position. Nous sommes donc loin d’être leaders », regrette-t-il. Pour le président de Coop de France, le gouvernement aurait dû faire de l’agroalimentaire une priorité. « Ce qui n’est le cas que depuis Michel Barnier puis Bruno Le Maire. »

Philippe Mangin rappelle cependant que la notion de leader ne signifie pas pour autant toujours être gigantesque : « sur des marchés de niche ou de proximité, les grosses coopératives laissent la place aux petites et moyennes structures. La segmentation des marchés est indispensable ».

Mobilisation attendue sur la contractualisation

Parmi les dossiers prioritaires d’avenir pour Coop de France : la contractualisation. « Celle-ci n’aura d’efficacité que si, sur une filière, elle s’applique à la quasi-totalité des volumes, note Philippe Mangin. Tout le monde doit donc jouer le jeu et nous comptons sur la mobilisation de l’ensemble des coopératives ».

La réforme de la Pac fait bien sûr également partie des sujets fortement travaillés. « Cette réforme constitue l’occasion d’aller vers une agriculture écologiquement intensive. L’Europe doit prendre conscience du défi alimentaire mondial et ne pas seulement répondre à la demande de ses consommateurs. La future politique agricole doit donc présenter deux leviers : un premier pour soutenir la productivité et un second pour préserver les ressources naturelles. » Et côté productivité, le président de Coop de France souhaiterait pouvoir être aidé des OGM. « J’en ai assez d’entendre que nous n’avons pas assez de recul alors que depuis 20 ans, le reste du monde en produit ! ».

Enfin, pour 2011, Coop de France compte travailler au développement des circuits-courts et sur la communication auprès du grand public. Un nouveau site Internet est d’ailleurs déjà prêt.

La Coopération agricole en chiffres :

- 2 900 coopératives, unions et Sica, et 1 600 filiales

- 82,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires

- 12 500 Cuma

- 40 % de l’agroalimentaire français

- 150 000 salariés directs

- ¾ des 600 000 agriculteurs détiennent du capital dans une ou plusieurs coopératives.