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Coop de France à l’offensive pour accompagner le développement de l’agriculture bio

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Alors que se discute actuellement au niveau européen (cf autre actu dans cette lettre) un nouveau règlement pour l'agriculture biologique, Coop de France prend l'initiative de lancer « cinq engagements pour l'avenir du bio français. » Ils se structurent autour de deux axes : asseoir les labels existants et engager des partenariats.


Un marché affichant une progression à deux chiffres, cela mérite pour le moins l'attention ! Les consommateurs français comme européens sont friands de produits biologiques, et les filières peinent à suivre la demande. Les Français accordent une confiance particulière aux labels bio européen et français. Dans un secteur finalement en pleine structuration, les coopératives françaises, via Coop de France Agroalimentaire entendent affirmer leur capacité à contribuer à l'organisation des filières nationales. Leur force : 550 coopératives investies pour tout ou partie de leur activité dans l'agriculture biologique, pour un total référencé de 7500 agriculteurs en 2015, sans doute près de 10 000 en 2017. Une enquête en cours de Coop de France devrait confirmer ces chiffres d'ici à la fin de l'année.


Des coopératives prêtes à avoir un rôle dynamique et structurant

« Nous sommes à un tournant, estime Pascal Viné, délégué général de Coop de France. Des changements quantitatifs conduisent progressivement à un changement qualitatif du marché du bio. » Si personne ne se risque à estimer le rythme de la croissance en cours, il est clair que le nombre de coopératives impliquées va croissant. « Nous recevons de plus en plus d'autres coops qui viennent prendre connaissance de notre expérience, explique Jérôme Caillé, membre de la commission bio de Coop de France et administrateur de Terrena. Il glisse au passage un conseil : « éviter les conseillers mixtes conventionnel et bio, et opter plutôt pour des conseillers 100 % bio, le cas échéant en s'associant à d'autres structures. » Il a été beaucoup question de partenariat et d'ouverture lors de la présentation, le 2 juin, des cinq engagements de la coopération pour le bio.

Co-construire le modèle bio de demain

Co-construire le modèle bio de demain en liant les différents modèles de production, développer des partenariats pour structurer les filières autant sur un plan transversal qu'horizontal sont deux des engagements. Le lien au territoire et l'innovation en constitue un troisième. L'essentiel reste centré sur le rôle des agriculteurs-coopérateurs, auxquels la coopération entend donner toute leur place, en les accompagnant, les formant, les informant et, bien souvent, en contribuant au financement de leur installation.  

Capitaliser sur la confiance du consommateur

Le soutien à un cahier des charges « exigeant, ambitieux et lisible » constitue sans doute le point fort des cinq engagements. Il revêt une importance particulière au moment où se discute le règlement européen. Pour les coopératives françaises, cela ne fait aucun doute : il faut capitaliser sur la confiance des consommateurs français en garantissant l'unité du bio français et européen. Ce qui passe par un haut degré d'exigence, autant pour la production, la certification, la traçabilité et l'information du consommateur. Et par le maintien de prix rémunérateurs.

 

De gauche à droite : Thomas Julien, chargé de mission bio ; Jérôme Caillé, vice-président de la commission filières bio et Pascal Viné, délégué général de Coop de France.


Quelques chiffres

- La part de la coopération dans l'agriculture bio

- 90 % porcs ;

- 70 à 80 % : collecte céréales ; agneaux ; alimentation animale ;

- 40 à 60 % : volailles de chair ; œufs ; viandes bovines

- 20 à 40 % : lait ; légumes et vins