Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes : créer de la valeur et communiquer

A l'occasion de son assemblée générale qui s'est tenue à Saint-Etienne le 7 avril, Coop de France Rhône-Alpes-Auvergne a acté son changement de nom pour coller à celui de la nouvelle région. L'année 2016 a été marquée par huit fusions entre coopératives, dont celle entre Terres Dioises (26) et Drômoises céréales (26) en appro-collecte. Les 310 coopératives et Sica de la région cumulent neuf milliards de chiffre d'affaires (dont un milliard à l'export). Leur activité se répartit principalement entre le secteur du vin (26 %), du lait (15 %), de la viande (15 %) et de l'appro-collecte (14 %).

Cette diversité de production constitue une réelle opportunité pour la région. Le conseil régional vient d'ailleurs d'opter pour un approvisionnement des cantines des lycées avec 60 % de produits locaux. La question de l'alimentation a irrigué les échanges lors de la table ronde, et notamment celle de sa valeur. Valeur économique d'abord, sur la nécessité de rémunérer l'agriculteur de manière décente. « Les biens agricoles et alimentaires doivent avoir un prix qui permette à des hommes et des femmes de vivre sereinement de leur travail », rappelle Gérard Rodange, président de Coop de France ARA. Valeur sociétale aussi, en garantissant au consommateur un produit sain respectant l'agriculteur, l'environnement et le bien-être animal, à l'heure où la filière agricole est souvent décriée.

Co-construire avec le consommateur

« Allez sur les réseaux sociaux, il y a des choses à faire pour les coopératives ! », a conseillé Nicolas Chabanne, initiateur de la marque de lait « C'est qui le patron ? ! ». Principale caractéristique, son prix est déterminé par les consommateurs en fonction de leurs attentes. Plus de huit millions de briques ont été vendus en l'espace de cinq mois à 99 centimes d'euros le litre. « Le consommateur ne veut plus être complice de la baisse des revenus des agriculteurs, assure Nicolas Chabanne. Lorsqu'il comprend de manière pédagogique comment se construit le prix, il peut changer son comportement en magasin. » Pédagogie, communication… C'est peut-être ce qu'il manque aux coopératives. « On retrouve chez « C'est qui le patron ? ! » les notions de création de valeur et d'équité, qui s'ancrent au cœur du modèle coopération », souligne Olivier Voisin, directeur général de la coopérative Altitude (15). Laquelle a récemment lancé sa propre marque.

Photo : Claude Risac, Président de la Fédération du Commerce et de la Distribution Auvergne-Rhône-Alpes, Christophe Chavot, Président du Groupe EUREA, Olivier Voisin, Directeur Général de l’Union Altitude. Nicolas Chabanne, Initiateur de « C’est qui le patron ? !® »