Coop de France Rhône-Alpes Auvergne : « La Dauphinoise est au centre du puzzle coopératif »
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Coop de France Rhône-Alpes Auvergne (RAA) tiendra le 7 avril son assemblée générale à Saint-Etienne (42). Jean de Balathier, directeur de Coop de France RAA aborde les enjeux de la nouvelle région.
Plusieurs bassins de production on vu émerger de grandes coopératives, comme récemment Océalia en Poitou-Charentes. Quelle est la dynamique dans la région Rhône-Alpes-Auvergne ?
Jean de Balathier : En céréales, le schéma de fusion n'est pas celui retenu par les coopératives de la région, que ce soit sur le court ou le moyen terme. L'heure est plutôt aux partenariats et aux unions aussi bien en amont qu'en aval. La Dauphinoise est au centre du puzzle coopératif de l'ex-région Rhône-Alpes. Au nord, l'union est toujours à l'étude avec Terres d'Alliance. Les partenariats se sont consolidés au sud avec Valsoleil en aliments bio, et les coopératives continuent de travailler avec les structures des régions voisines au sein d'unions, à l'image de Cérévia. D'autres filières régionales comme le vin ou la génétique animale se structurent davantage pour aller chercher des marchés qui ne sont plus en France, mais à l'international.
Vous avez lancé à l'automne un contrat régional d'objectifs de filière viande bovine pour soutenir l'engraissement en Auvergne, où en est-il ?
J.d.B : Les contrats sont en cours de finalisation sur le plan juridique. La totalité des dossiers déposés sont issus de coopératives. Elles sont huit à s'être engagées dans ce système de contractualisation tri-partite, ce qui représente 25 000 bovins sur trois ans. Dans le contexte de crise actuelle, de tels contrats donnent de la visibilité aux éleveurs, mais aussi aux abattoirs en leur apportant de la régularité dans leur approvisionnement. Un dispositif similaire prendra fin en 2016 en Rhône-Alpes. Il a porté sur 30 000 bovins sur trois ans et a permis l'installation de nouveaux ateliers. L'enjeu sera de pérenniser cette dynamique avec le nouvel exécutif en place au niveau de la Région.
Quels vont être les grands chantiers de Coop de France RAA pour l'année à venir ?
J.d.B : Notre volonté est de nous inscrire pleinement dans le projet stratégique « Coop de France 2020 ». Les initiatives décrites précédemment s'insèrent cette démarche. Dès cette année, nous comptons décliner l'accord-cadre signé avec la FCD sur le plan régional. Nous cherchons à promouvoir les valeurs de la coopération comme axes de différentiation, particulièrement dans l'agro-alimentaire et en alimentation. La compétitivité en matière de prix et de valeur est aussi un enjeu à relever. Dans notre région, nous sommes face à des coûts de production plus élevés que la moyenne nationale ou européenne du fait de nos contraintes naturelles. L'assemblée générale sera l'occasion d'interpeller l'exécutif sur ces problématiques. Sans intervention des politiques, nous allons vers une désertification. Nous souhaitons garder un maillage territorial fort. Coop de France RAA va accompagner ses coopératives dans le développement des filières de qualité comme le bio, les IGP et les AOP, nombreuses dans la région. Mais aussi, sur la production de masse en essayant de réduire les coûts de production et de mettre en place de nouveaux modèles.