Référence agro

Coopération et innovation, les atouts de l’ancrage territorial

Le | Cooperatives-negoces

Le coût du travail, le maquis réglementaire, la taille des entreprises, les stratégies à l’exportation et l’effort consacré à la recherche et à l’innovation : tels sont les cinq principaux freins à la compétitivité des coopératives agricoles, listés par Philippe Mangin, en introduction des 3e Rencontres des coopératives agricoles, le 26 septembre à Paris. Organisées avec le pôle conférence des Echos, elles ont rassemblé cette année quelque 150 dirigeants sur le thème des stratégies de recherche et d’innovation.

Plusieurs points clés ont dominé les échanges, dont un atout indéniable de la coopération agricole : son ancrage territorial. Il permet de saisir les besoins d’innovation du secteur, et de les mettre en œuvre en lien avec les agriculteurs. L’exemple de Biolice, plastique biodégradable créé à l’origine pour les agriculteurs multiplicateurs de maïs de Limagrain, et qui représente aujourd’hui 10 M€ de chiffre d’affaires du groupe de Limagne illustre ce premier constat. Autre exemple : celui de Terrena, qui a mobilisé agriculteurs et salariés autour de l’agriculture éco-intensive. C.D.

Photo : Philippe Mangin ouvre les 3e rencontres de la coopération agricole. Au programme de cette année : la recherche et l’innovation.

La démarche d’innovation autour d’une multitude de projets a réellement pris son rythme de croisière à partir du moment où les salariés ont saisi l’impact du rôle de chacun. Cet ancrage dans les régions est également valorisable dans la mobilisation des aides territoriales, aux côtés des nombreux autres leviers financiers tels le crédit impôt recherche, les programmes d’investissements d’avenir, dépendants de l’ANR, les fonds européens ou nationaux.

Les pôles de compétitivité constituent des lieux stratégiques, pour la mobilisation d’aides, certes, mais aussi pour la mise en place de stratégie d’innovation collaborative. Le partage en amont des savoirs et des compétences permet un gain de compétitivité… qu’il convient cependant de bien cerner lorsqu’est abordée la phase concurrentielle d’un projet. « En précompétitif, on mutualise. En compétitif, chacun reprend son rôle », a résumé Dominique Dutartre, président du pôle Industrie Agro Ressources.

Photo : Dominique Dutartre, président d’IAR.