Coops et négoces s’interrogent sur les certificats d’économie de phytos
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L'une des mesures inscrite dans le projet de loi d'avenir agricole (notre lettre du 23 septembre) a fait réagir le monde de la distribution agricole : la mise en œuvre de certificats d'économie de pesticides. Une mesure de plus pour accompagner la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires que les interprofessions des coopératives et négociants ne rejettent pas mais qui reste à leurs yeux trop imprécise dans le projet de loi. « Sur ce point, le projet met la charrue avant les bœufs, commente par exemple Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France métiers du grain. Le texte est en effet à la fois trop imprécis et déjà trop engageant ». De son côté, Sébastien Picardat, DG de la Fédération du négoce agricole (FNA) aimerait « d'abord comprendre le dispositif général annoncé : qu'on nous dise qui est responsable de quoi, quelles références factuelles et mesurables utiliser etc. ».
Selon Coop de France qui a déjà fait remonter sa remarque auprès du ministère de l'Agriculture, le projet de loi d'avenir parle d'expérimenter des solutions de type certificats d'économie de pesticides, et en même temps laisse entendre que cette solution doit être mise en œuvre. « Il serait plus cohérent de mener une expérimentation sur le terrain, à l'instar de ce qui a été fait avec l'affichage environnemental, pour tester la pertinence de cette idée et seulement ensuite prendre une décision, poursuit Vincent Magdelaine. Nous sommes prêts pour une telle expérience mais pensons d'ores et déjà que la transposition avec ce qui existe en matière de certificat d'économie d'énergie est loin d'être évidente ». Sur le fond du projet, Sébastien Picardat s'interroge par ailleurs fortement : « Pourquoi faire peser sur les distributeurs une exigence de non utilisation de produits qui incombe à l'agriculteur lui-même ? ».