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Épidémie de coronavirus, et maintenant ?

Le | Cooperatives-negoces

Le virus Covid-19 continue de s’étendre en France et en dehors de nos frontières. Le stade 3 est acté depuis le 14 mars. Édouard Philippe a décrété la fermeture des restaurants, bars et autres lieux de vie publics non essentiels à la vie du pays. Sont donc concernées toutes les enseignes de jardinerie des groupes coopératifs. Une situation inédite qui amène inévitablement une réflexion nouvelle sur l’organisation interne de chaque structure.

Épidémie de coronavirus, et maintenant ?
Épidémie de coronavirus, et maintenant ?

Avant même le discours du président de la République le 12 mars, le secteur agricole et alimentaire s’est réuni et a échangé deux jours plus tôt avec Didier Guillaume, ministre de l’agriculture et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, afin d’aborder les mesures à adopter. « Le Gouvernement nous a assurés que l’approvisionnement de l’alimentation, au même titre que la santé, restait un secteur prioritaire, souligne Florence Pradier, directrice générale de la Coopération agricole. Nous devons être en mesure de continuer à produire, même lors du pic de l’épidémie ».

De possibles dérogations pour le secteur agricole

Pour l’instant, les coopératives et leurs filiales ne font pas l’objet de restrictions particulières, si ce n’est l’application de mesures prises dans d’autres secteurs pour assurer la poursuite de l’activité : dédoublage des équipes de direction, télétravail dès que possible, mise en quarantaine de personnes si besoin. Si le Gouvernement venait, dans les prochains jours, à prendre des mesures plus restrictives en matière de circulation ou d’activité, le secteur agricole devrait tout de même « bénéficier de dérogations », indique Florence Pradier. À ce fonctionnement perturbé s’ajoute la possible sur commande de certains produits, comme les pâtes ou les conserves.

Dans les entreprises, la communication reste indispensable

Même si, chacun de nous se retrouve, depuis plusieurs semaines, noyé sous les informations liées au coronavirus, les dirigeants des entreprises doivent-ils, eux aussi, communiquer sur le sujet ? « Bien évidemment, assure Olivier Claux, directeur général de MG Consultants. Un employeur est responsable de la sécurité de ses salariés, quel que soit le risque : identifié ou plus aléatoire comme c’est le cas avec cette pandémie ».

La prévention prévaut aussi pour les cadres !

La direction doit tout mettre en œuvre pour limiter ce risque, à commencer par une information régulière de son équipe sur l’évolution de l’épidémie. « Par email, de vive voix, par un affichage… Tout dépend de la taille de l’entreprise et de l’organisation spatiale des salariés, sur un ou plusieurs sites, précise-t-il. À charge aussi pour la direction de mettre à disposition tous les éléments d’hygiène conseillés (savon, gel, masque si besoin…) et surtout, de montrer l’exemple en matière de consignes de prévention. Ne plus échanger de poignées de main avec les salariés et les clients, ne plus faire la bise… cela prévaut aussi pour les cadres ! À eux de s’assurer que leurs collègues respectent bien ces consignes, pour le bien-être de tous. »

La gestion des écoliers, principale préoccupation

Beaucoup de directeurs se posent aujourd’hui la question : dois-je ralentir mon activité ou garder un rythme de travail classique ? « La réponse est propre à chaque entreprise, confie-t-il. Certains n’auront peut-être plus le choix. D’où la nécessité de se poser une autre question : quel impact vont avoir les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 12 mars ? Dans l’Oise, où la quarantaine pour bon nombre d’écoliers est déjà en place depuis plusieurs jours, la gestion de leur garde est parfois compliquée, obligeant les parents à les garder à tour de rôle à la maison. L’effet sur l’activité des entreprises commence à se faire sentir. » Les équipes de direction doivent se tourner vers chaque salarié-parent pour savoir s’il possède un moyen de garde alternatif, voir quels postes pourraient être télétravaillés… Afin d’identifier les métiers ou les fonctions qui poseraient le plus de souci. »

Réinventer le quotidien

Pour Olivier Claux, un tel épisode doit « servir de test » afin d’estimer si le changement de pratiques modifie réellement l’efficacité des équipes. Moins de réunions en interne, davantage de télétravail et de visioconférences… autant de décisions qui au final, influencent-elles vraiment la productivité de l’entreprise ? Bien évidemment, le quotidien ne peut pas être réinventé pour chaque métier. Là, l’urgence est de lister les postes ou les missions, pour lequel c’est jouable. L’activité de l’entreprise doit se poursuivre, en attendant que celle du virus ralentisse !

Anne Gilet et Julia Landrieu