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Covid et biodiesel : COC a frôlé la catastrophe

Le | Cooperatives-negoces

La dynamique de Centre Ouest Céréales est intacte. Pourtant, la coopérative de la Vienne est passée tout près de la catastrophe pendant le confinement, quand le biodiesel produit dans son usine de Chalandray ne trouvait plus preneur. Une solution a été trouvée. D’autres projets peuvent se concrétiser.

Covid et biodiesel : COC a frôlé la catastrophe
Covid et biodiesel : COC a frôlé la catastrophe

Le 3 décembre, à la veille de leur assemblée générale organisée en visio, le président, vice-président et directeur général de Centre Ouest Céréales, ont présenté à la presse le bilan de l’exercice 2019-2020, tout en évoquant les projets pour la campagne à venir. « En 2020, avec la crise de la Covid, nous sommes passés tout près de la catastrophe, confie d’entrée François Pignolet, le directeur général. Mais au final, de ce contexte inédit, sont nées de nouvelles opportunités. En effet, pendant le confinement, la consommation de biocarburants a fortement chuté. Notre usine de Chalandray, qui pèse près de la moitié du chiffre d’affaires global de la coopérative, s’est retrouvée avec d’importants stocks qui auraient pu entraîner l’arrêt du site. Heureusement, nous avons trouvé des équipements de stockage annexe, à Port-la-Nouvelle dans l’Aude. Une situation géographique qui nous offre, depuis, l’accès à de nouveaux clients potentiels, notamment en Espagne, près de Barcelone. »

Covid et biodiesel : COC a frôlé la catastrophe - © D.R.
Covid et biodiesel : COC a frôlé la catastrophe - © D.R.

L’huile, à plein régime

Une solution d’autant plus appréciée que l’usine a, de juillet 2019 à juin 2020, trituré près de 246 000 tonnes, essentiellement de colza. « Un record depuis la mise en route du site en 2008, confie Philippe Delafond. De ces tonnages ont été produits 90 000 tonnes d’huile (60 000 tonnes de biodiesel et 30 000 tonnes d’huile alimentaire) et 150 000 tonnes de tourteaux de colza. » L’exercice est également marqué par le fonctionnement à plein régime de l’unité de raffinage alimentaire, inaugurée en septembre 2018. La coopérative lance même sur le marché une bouteille d’huile première pression Premium sous sa marque « Origine ». « Si le prix n’est pas encore défini, notre volonté est que ces bouteilles, de 50 cl, soient mises en vente dans les magasins, localement, explique François Pignolet. Cette huile est du haut de gamme ! Elle doit être posée sur la table et non cachée dans un placard. »

B100, le carburant 100 % colza

Autre innovation de COC : le développement d’un circuit de distribution du carburant B100, composé à 100 % de biodiesel et destiné aux flottes captives des transporteurs et des collectivités. « Sous la marque « COC 100 », ce biocarburant est le seul, en France, à être issu d’une filière appartenant à 100 % à des agriculteurs français », souligne François Pignolet. Pour accélérer ce développement, COC a embauché Thierry Barrois, ex-DG du négoce Lecureur pour piloter le pôle B100, nouvellement créé. Pour 2021, COC vise une production entre 10 000 et 15 000 tonnes de B100, avec à terme, l’objectif d’atteindre 60 000 tonnes. Trois des 35 camions de la filiale Centre Ouest Logistique de la COC sont déjà équipés de moteurs pouvant fonctionner à ce carburant. D’ici à trois mois, l’ensemble de la flotte devrait être équipée.

« Saisir la chance du plan protéines »

Pour les campagnes à venir, COC mise sur de nouvelles cultures de diversification (colza oméga 3), souhaite tester des mélanges de blés meuniers, travailler des contrats bas carbone pour le colza, espère mettre en place des cultures pièges à carbone, et garde un œil sur l’agroforesterie, la HVE… sans oublier le plan protéines. « Nous devons saisir cette chance. C’est une des solutions à l’agroécologie », insiste Philippe Delafond. Ce dernier, après onze années passées à la présidence de la COC, ne se représente pas. Emmanuel Massicot, son vice-président, est candidat. Réponse le 10 décembre.

Centre Ouest Céréales en chiffres

    • Chiffre d’affaires de 295 M€ (+ 8 %)

    • Résultat net de 2,7 M€

    • 49 M€ de fonds propres (+ 8 %)

    • En 2019, récolte historique de 685 000 tonnes

    • En 2020, récolte catastrophique de 500 000 tonnes