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Des essais pour préserver la culture du colza dans les Hauts-de-France 

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Noriap, Agrosolutions et RAGT semences ont lancé le projet Secure colza au printemps 2020. L’objectif est de sécuriser l’implantation de cette culture dans la région des Hauts de France. Les premiers enseignements de la plateforme d’essais mettent en avant l’intérêt d’une date de semis très précoce pour notamment contourner la pression des altises adultes.

©Noriap - © D.R.
©Noriap - © D.R.

Le colza, première tête d’assolement des terres séchantes des Hauts de France, ne doit pas être rayé de la carte. C’est en tout cas ce que la coopérative Noriap, en collaboration avec le semencier RAGT et Agrosolutions, souhaite démontrer à ses adhérents au travers de son projet Secure Colza. Au cœur de l’initiative, une plateforme d’essais pour tester différentes pratiques de cultures. Car le constat est là : en deux ans, les surfaces de colza ont baissé de 20 % sur la région. En cause, des conditions sèches au moment du semis et une pression importante des altises. Aujourd’hui, chez Noriap, le colza représente près de 20 000 hectares alors qu’il y a une dizaine d’années, ce chiffre avoisinait les 30 000 hectares.

Stratégie d’évitement contre la pression altises

Le fléau du colza, ce sont les altises, qui apparaissent autour du 20 septembre. « Les larves vivent et se développent durant l’hiver dans la plante et affaiblissent fortement le colza, jusqu’à parfois le détruire totalement. Notamment quand, comme cette année, il y a une vague de froid en février », explique Philippe Pluquet, responsable technique productions végétales chez Noriap.

Le projet Secure Colza s’est positionné sur quatre dates de semis, dont deux décalées, pour tester les stratégies d’évitement des insectes. Dans la région, les dates de semis habituelles s’étalent entre le 20 août et le 5 septembre. « En semant le 7 août, le colza était à 6-8 feuilles à l’arrivée des altises adultes et donc, moins sensible. Aucun insecticide n’a été appliqué. En semant à une date « classique », le colza est moins résistant pour supporter l’attaque », souligne-t-il. La date de semis la plus tardive testée, le 14 septembre, donne également de bons résultats. Avec cette stratégie, le colza est à peine levé au moment de l’attaque.

Date de semis précoce et effet environnemental

« Plus nous semons tôt, plus la production de biomasse sera importante et donc, plus le carbone capté sera, lui aussi, conséquent, précise le responsable technique. Nous constatons une augmentation de 20 % de biomasse pour les semis précoces, comparés aux semis plus tardifs ».

Cet apport de biomasse supplémentaire obtenu grâce au semis précoce génèrera un gain à l’agriculteur sur sa fertilisation azotée, soit une économie, pour la culture suivante, d’environ 30 unités d’azote. Le semis précoce a donc tout pour plaire : économie d’intrants et gain de rendement.