Culturales 2011 : la bonne dimension
Le | Cooperatives-negoces
La distribution régionale s’est sérieusement mobilisée pour cette première édition des Culturales en terres Picardes, les 22 et 23 juin, à Villers-Saint-Christophe. Et les exposants marquaient leur satisfaction quant à la qualité et la quantité de visiteurs. Des visiteurs français et étrangers au nombre de 11 000 et en majorité issus du grand nord de la France, selon l’organisateur Arvalis-Institut du végétal. En se déplaçant de Boigneville (91) et d’une dimension affichée comme nationale pour se porter en région, les Culturales ont mis en œuvre un modèle prometteur. Le point, au fil des stands, sur la distribution, les sociétés de semences et d’engrais. C.D.
Pas moins de dix distributeurs, coopératives et négoces, étaient au rendez-vous des Culturales 2011. Agora, Axion, Carré, Céréna, Cohésis, Hubau Négoce, Noriap, Unéal plus Téréos et Saint Louis pour les betteraviers avaient convié leurs agriculteurs, parfois en organisant des cars. Une mobilisation de la distribution locale qui a contribué au succès de la manifestation.
Pour Olivier Sené, responsable technique aux établissements Hubau (filiale de Téréos) depuis quatre mois, la présence sur un salon est une première. Pour l’entreprise aussi. « Nous avons des offres commerciales, pour animer le stand, sur S2B Visio, des semences ou des analyses de sol. Mais en fait, l’intérêt de réside dans le contact avec les agriculteurs, et il est excellent, déconnecte du commercial, amical. » L’équipe technique, qui vient de passer de 12 à 15 technicos, était bien sûr mobilisée.
Jean-François Gaffet (avec Michaël Winkelsass sur notre photo), président de Noriap, souligne le « + » apporté par la réalisation d’essais en commun avec Arvalis, qui sont venus complétés ceux menés par la coopérative. Les messages développés sur le stand portent sur des offres techniques : service d’épandage de craie, Precisio et offre pommes de terre.
Jérôme Josseaux, responsable communication d’Agora. La coopérative de Compiègne faisait stand commun avec Unéal et Céréna, deux de ses partenaires au sein de l’union de commercialisation Ceremis. Près de 500 agriculteurs ont été amenés par les trois coopératives. Sur le stand, l’accent était mis sur les OAD : Epiclès et Phytnès (de InVivo, Agora étant membre de Sicapa), Atlas (AOD fongicide) et Précisio. Axion, également membre de Cérémis, avait pour sa part opté pour un stand spécifique, largement dédié aux semences certifiées.
Présentation sur le stand de Saint Louis Sucre de la nouvelle unité de conditionnement sur le site de Roye. Un investissement de 150 millions d’euros, qui regroupe en un seul lieu sept ateliers.
Tereos déclinait en quatre panneaux le sens qu’elle donne à la performance économique et écologique, à l’appui d’un conseil de proximité. La coopérative chiffre à 20 000 contacts les contacts entre adhérents et conseillers, pour 12 000 adhérents. La coopérative s’est engagée officiellement dans la charte du conseil coopératif à l’occasion des Culturales.
REGARD - Jean-Jacques Pons, directeur stratégique distribution de BASF Agro.
Vous avez occupé un poste à l’international pendant trois ans avant de revenir sur le marché français. Quel regard portez-vous sur les réorganisations de la distribution agricole ?
Jean-Jacques Pons : La principale évolution est le regroupement des structures indépendantes en coopératives comme en négoce. Il n’y a quasiment plus de distributeur qui ne soit pas dans structures d’approvisionnement commune. Et il y a de plus en plus de structures interrégionales. Dans le même temps la fonction de grossiste a disparu.
Ces regroupements sont plutôt positifs dans un contexte de mise en marché qui se complexifie. Contraintes logistiques, stockage, réglementation, conseil, ecophyto 2018… Il faut avoir une surface importante pour faire face à toutes ces questions. Etre dans une structure régionale ou nationale apporte cette sécurité.
Fertilisation - Un profil très cultural !
Deux profils culturaux ont attiré l’attention des agriculteurs, plutôt friands d’agronomie. Celui-présenté par Agro-Systèmes, montrant l’intérêt des analyses de terre, et celui de PRP, axé sur le développement du système racinaire dans des itinéraires intensifs. PRP avait convié quelque 300 agriculteurs, dont une trentaine de Pologne. PRP réalise la moitié de son activité hors de France. En projet : le développement d’un OAD.
GPN et l’union InVivo ont présenté un outil, Top’Az, qui permet de comparer en deux clics trois données les émissions de gaz à effet de serre d’un ammonitrates acheté en France et d’une urée provenant d’Egypte. Bien que l’on s’attende à un « plus » pour les ammonitrates, le différentiel est surprenant (compte-rendu dans notre prochain numéro).
K + S Kali et K + S Nitrogen se félicitent de la qualité des contacts avec les agriculteurs et de leur intérêt pour les produits apportant des plus agronomiques.
Eric Soulier, ingénieur sur la moitié Nord France chez Yara, présente les intérêts des ammonitrates en termes d’environnement. Un thème décidément porteur en fertilisation.
Semences, au fil des stands…
Sur le stand de Maïsadour Semences, la communication passe par les papilles : une glace au maïs - surprenante et savoureuse - est proposée aux visiteurs. Le groupe présente aujourd’hui 88 OL, un tournesol précoce oléique - la tendance actuelle - qui offre une bonne régularité en production d’acide oléique et un bon profil maladie, notamment par rapport au phomopsis et au sclérotinia. « Avec la sécheresse on s’attend à voir la sole en tournesol augmenter au dépends du maïs, d’autant que les cours sont eux aussi en hausse. », explique Martin Cazot, ingénieur développement. Le groupe mise aussi sur son réseau baptisé Technosol, comptant 26 fermes pilotes pour améliorer la rentabilité sur tournesol en mobilisant des leviers agronomiques simples et diffuser les résultats auprès de la distribution.
Chez Gen-seeds, c’est la moutarde brune qui est à l’honneur, sous le nom Etamine, et les mélanges préparés pour les Cipan. Avec ce message : plus elle est semée tôt après la moisson, plus elle se développe, mieux elle joue son rôle de restructuration du sol et capte l’azote du sol. A la clé une économie de 25 à 30 unités d’azote. « Elle est intéressante en mélange avec une légumineuse, qui capte l’azote de l’air », explique Camille Riotte, assistante chef de marché chez Soufflet.
Nickerson présente ses innovation variétales, dont Allez-y, blé tendre d’hiver précoce, résistant à la verse et cécidomyie orange, avec un bon profil sanitaire (septoriose, piétin verse), et un bon niveau de protéines, d’où sa recommandation en meunerie. Pour Gille Stagnaro, responsable développement, la recherche s’oriente vers des variétés compatibles avec des systèmes bas intrants, qui peuvent « être semées moins tôt, moins denses, et réduire le nombre de traitements fongicides. On est à la recherche de variétés qui permettraient par exemple de limiter les fongicides à un passage, positionné au moment du T2 actuel. Il permettra de faire l’impasse sur le traitement préventif septoriose et de couvrir autant, en T2, la septoriose que la rouille. »
Evénement sur le stand de BARENBRUG : la sortie d’un catalogue commun Barenbrug - Nova flore. Cette deuxième société élabore et commercialise des mélanges pour jachères, bandes enherbées. L’appui de Barenbrug pour la distribution de ses solutions permettra d’asseoir sa position sur un marché « vignes fleuries, espaces verts… en plein développement ». Celui des plantes fourragères, en revanche, risque d’accuser le coup, suite à cette année de sécheresse : « la production s’annonce 30 à 40 % inférieure à la moyenne, avec une demande qui va augmenter ». M.L. et C.D.