Culturales : bio, eau et intrants durables au rendez-vous
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La boue et les intempéries n’auront pas eu raison de la motivation des 10 000 visiteurs recensés par Arvalis lors des Culturales 2018, qui se sont tenues à l’Isle-Jourdain (31) les 6 et 7 juin. Pour le retour dans le sud-ouest de l’événement, les 250 exposants ont misé sur l’agronomie, l’optimisation des intrants, particulièrement de l’eau, mais aussi des produits phytosanitaires. Distributeurs et fournisseurs ont enfin porté de nombreux messages autour du bio. Tour des stands.
Les distributeurs : du bio et de la diversification pour répondre aux attentes clients
Vivadour (32) innove et veut le prouver. Avec notamment la pompe solaire, installée en bordure de rivière pour alimenter une réserve en hiver. Autres solutions proposées : installer des systèmes de récupération de la biomasse, ou mesurer le volume d’eau d’un lac avec un drone bathymétrique avant irrigation. « Vivadour s’attache à innover pour répondre aux attentes sociétales, de plus en plus fortes », explique Frédéric Marcato, responsable du service R&D de Vivadour.
RAGT a mis en avant son service « conseil, innovation développement ». Le négoce a créé en septembre 2017 deux postes d’experts, Serge Moncet en productions végétales et Julie Peyrat en productions animales, dédiés aux équipes terrain. Ils organisent des formations sur l’agronomie, les couverts végétaux, le semis direct, le bio. Les deux experts développent aussi des offres de conseils personnalisés. « Nous proposons à l’agriculteur plusieurs simulations appliquées à son exploitation, allant jusqu’à des calculs de marges brutes pour ses productions animales ou végétales, pour l’aider à choisir des orientations », explique Serge Moncet.
Avec un chiffre d’affaires proche des 42 M€, 40 000 ha suivis pour 70 000 tonnes collectés, Agribio Union poursuit sa croissance et rassemble les coopératives Euralis, Arterris, Terres du Sud, Vivadour, Maïsadour et Coop Agri Bio. « Aujourd’hui, nous pesons près de 15 % du marché bio français toutes cultures confondues, explique Fabien Bousquet, technicien. La demande de l’aval est forte, notamment en soja. La limite reste le nombre de producteurs. »
Pois chiches, lentilles, haricots, lin… la gamme de produits développée par Qualisol (82) jusque dans les étals de magasins locaux ne cesse de s’étendre. « Nos assolements évoluent en fonction des attentes des consommateurs, explique Marc Laporte, vice-président de la coopérative. Sur les 200 000 t collectées par la coopérative, 15 % le sont en bio. Cela devrait encore augmenter dans les années à venir. »
Fertilisants : la place aux biostimulants et aux gammes bio
« Dans cinq ans, les biostimulants seront un pilier de notre développement », souligne Gilles Nivelet, directeur développement d'Angibaud. L’entreprise a des demandes d’autorisations de mise sur le marché en cours sur plusieurs types de produits : acides fulviques, acides aminés, extraits d’algues. « Dans le Sud-Ouest, il existe un marché du maïs bio en développement qui a besoin de biostimulants », poursuit le dirigeant. En bio, Angibaud vient aussi de lancer son produit Geogreen, en phase de pré-commercialisation, destiné à la vigne, l’arboriculture et le maraichage.
Tradecorp vient de lancer Phylgreen Atlas, une solution liquide à base d’extraits d’algues destinée à la vigne et l’arboriculture. Le produit contient du bore, du molybdène, du magnésium et du soufre qui stimule la floraison et la nouaison. « Phylgreen Atlas augmente aussi la tolérance aux stress abiotiques au stade de la mise à fruits. Chez les producteurs, le stress hydrique devient la première de leurs préoccupations », estime Luc Divais, chef de marché biostimulants France et Suisse chez Tradecorp. Avec sa certification Ecocert, il est utilisable en agriculture biologique.
Arysta met en avant la complémentarité de ses solutions, tant en protection des plantes qu’en nutriiton. « Nous avons une palette complète de solutions allant du traitement de semences jusqu’au traitement du grain, aussi bien en fongicides qu’en biostimulants », explique Nicolas Lemonnier, chef des marchés céréales, maïs, pomme de terre et lin chez Arysta. Le Goactiv, biostimulant à base d’algues, finit sa première année de commercialisation. « Nous souhaitons que les biostimulants représentent 20 % de notre portefeuille produits à l’horizon 2020 et comptons diversifier l’origines des produits, en biostimulants et biocontrôle. »
Les semenciers recherchent l’adaptation au climat
La question de la tolérance à la sécheresse constitue une priorité dans la région, à laquelle les semenciers répondent. Syngenta réévalue actuellement tout sa gamme maïs. L’objectif ? « Mesurer la performance de chaque variété dans un contexte climatique donné, explique Mickaël Bourcier, chef marché semences de maïs. Pour cela, trois étapes : identifier le scénario climatique dominant dans une région donnée, quantifier sa fréquence et mesurer la performance de nos variétés pour chaque contexte.
Autre problématique qui gagne du terrain, la question de la méthanisation. Sécobra s’intéresse également au marché des Cive, cultures intermédiaires à vocation énergétique, avec la variété Brage, une orge six rangs de printemps, hyper précoce, très productive. « Avec ces variétés, on recherche de la biomasse avant tout », explique Florent Cornut, responsable développement.
Anne Gilet et Julia Landrieu