Dans le Sud, le « capital patient » pour installer les coopérateurs

« Entre les investisseurs qui achètent des hectares de vigne, et le vieillissement de nos adhérents qui pose la question du renouvellement, l'installation est un point de difficulté majeur pour notre région », introduit Frédéric Cordier, ingénieur conseil chez Coop de France Alpes-Méditerranée. Au cœur du problème, la difficulté pour une coopérative de financer l'acquisition de foncier, tant au niveau de l'équilibre de ses comptes qu'à celui du principe même de détenir des terres.

« Même si le Haut Conseil a donné son accord, l'acquisition de foncier n'est pas l'objet principal de la coopérative », rappelle-t-il. Alors pour répondre aux besoins d'aide à l'installation, particulièrement en viticulture et en arboriculture, le conseil d'administration de Coop de France a pris la décision, après plusieurs années d'études, de proposer des solutions de portage du foncier pour les coopératives agricoles de la région PACA. Pour répondre aux besoins de financement, elle travaille sur la notion de capital patient, peu onéreux.

« A l'opposé du capital risque, le capital patient est un apport à long terme avec un taux de rendement attendu bas. Ni profit rapide, ni profitabilité importante, mais risque limité. C'est un outil qui sert à accompagner un projet humain, plutôt qu'à viser une rentabilité financière », continue l'ingénieur conseil. Un placement sur 7 à 10 ans, peu onéreux, et qui renforce l'ancrage et la reconnaissance de la coopérative sur le territoire.

Vers un fonds d'investissement

En partenariat avec la Safer, Coop de France Alpes-Méditerranée devrait créer une société dédiée avant l'été, pour un résultat opérationnel et autonome en 2019. « Nous explorons d'autres outils déjà existants comme le portage via le groupement foncier agricole par exemple », explique Frédéric Cordier. Intermédiaire dans un premier temps, mettant en relation investisseurs et coopératives, la fédération pourrait à termes créer un fonds d'investissement « patient ».