Dans l’Ouest, la pluie retarde fortement les semis
Le | Cooperatives-negoces
Des records d’eau se sont abattus dans les départements de l’Ouest depuis le 18 octobre. Les semis d’automne sont à l’arrêt. L’inquiétude des OS est surtout palpable pour le blé tendre. Témoignages de Cavac (85), Terre Atlantique (17) et du négoce Beauchamp (79).
Près de 300 mm de pluie depuis le 18 octobre en Vendée et dans les Deux-Sèvres. Des pointes à 380 mm en Charente-Maritime. En Poitou-Charentes et dans les Pays-de-la Loire, les fortes pluviométries perturbent les semis d’automne. « Seulement 20 à 30 % des 50 000 ha de blé tendre prévus ont, au 8 novembre, été semés en Vendée, constate Christophe Vinet directeur des productions végétales chez Cavac. Si certains agriculteurs ont réalisé la totalité de leurs semis, d’autres n’ont pas commencé. La situation est inquiétante d’autant que la météo prévoit encore de la pluie pour les dix jours à venir. » Même inquiétude en Charente-Maritime chez Terre Atlantique, « où à peine 15 % des semis ont été réalisés, confie Cyril Sacré, responsable terrain. Les autres années, au 4 novembre, tout est terminé ! »
Encore 10 jours de pluie attendus
Et pour ce qui est semé, la situation n’est pas toujours idéale. Dans les Deux-Sèvres, chez le négoce Beauchamp, près de 50 % des chantiers ont pu être réalisés avant les abats d’eau. « Mais certaines parcelles de blé tendre, qui ont pu lever, sont dans l’eau. Certains pieds sont pourris, explique Christophe Prouteau, le directeur. L’avenir de ces parcelles se décidera au printemps. » Pour les blés tendres qui restent à semer, tous espèrent le retour d’un temps clément, pendant au moins 4 à 5 jours. « Les équipements présents sur les exploitations permettent de semer près de 25 ha par jour, précise Christophe Vinet. Tout peut aller très vite si une fenêtre climatique propice se présentait enfin. En bio, aucun hectare n’est semé mais en général, rien ne se fait avant mi-novembre. Et 80 % de ces parcelles sont dans des terres argilo-calcaires. Cela nous inquiète moins. »
Adapter les densités de semis
Pour les semis plus tardifs, il faudra adapter la densité. « Entre 10 et 20 % selon la variété et la date de semis, explique Christophe Prouteau. Et Christophe Vinet de préciser : « on estime qu’à partir de mi-novembre, il convient d’augmenter la densité de 1 % par jour de retard. » Sur le papier, certaines variétés peuvent se semer jusque fin décembre. « Mais le potentiel sera affecté, indique Cyril Sacré. Le risque est aussi que la montaison se passe dans le sec. Et dans les terres argileuses, certains agriculteurs se disent qu’ils ne pourront pas rentrer. L’assolement doit dès lors être repensé. »
Pas d’inquiétude pour le blé dur
Quant aux orges, certaines parcelles prévues avec des variétés « d’hiver » pourraient être basculées en « printemps » car pour les orges d’hiver, nous arrivons dans des dates ultimes de semis. Pour le blé dur, en revanche, pas d’inquiétude : cette céréale pouvant sans problème être semée en janvier.