Diversification, méthanisation, bio… sur la plateforme de Valfrance
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La journée agronomique de la coopérative Valfrance s’est tenue, pour la première fois, en un lieu unique, à Gesvres le Chapitre (77), le 12 juin. Autre nouveauté, l’organisation de cette journée avec la chambre d’agriculture d’Île-de-France. « Demain il n’y aura plus une agriculture, mais une multitude d’agricultures. Nous devons travailler ensemble et dépasser les clivages dans l’intérêt de l’agriculteur », explique le directeur, Laurent Vittoz.
Accompagner la diversification des agricultures
Une journée qui doit marquer le virage pris par Valfrance dans l’accompagnement de ses adhérents. « Notre objectif est d’intégrer de nouveaux échanges, à nos présentations plutôt classiques, sur les thèmes de l’agriculture de conservation, la culture des CIVES ou la méthanisation par exemple. Nous souhaitons intégrer la valorisation énergétique à nos nouveaux schémas », détaille Didier Garnier, directeur du pôle amont de la coopérative.
S’adapter à la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires
« Nous cherchons une diversification sur notre exploitation pour une question de rentabilité, expliquent deux agriculteurs rencontrés devant le stand méthanisation. Mais la problématique est aussi celle de la baisse d’utilisation des produits phytosanitaires. On ne peut plus continuer comme avant », témoignent deux agriculteurs présents. Un club méthanisation a été créé au sein de Valfrance, avec sept agriculteurs et trois personnes de la coopérative, pour élaborer un système d’accompagnement sur ces questions.
Stocker sans insecticide, désinfecter à la vapeur d’eau
La coopérative accélère aussi son action dans le secteur du bio et revendique entre 12 et 15 000 hectares dédiés à ces cultures. Une plateforme dédiée, organisée deux semaines plus tôt, a attiré près de 400 personnes. « Aujourd’hui, nous pouvons parler de bio avec tous les agriculteurs, qui y voient un intérêt financier mais aussi l’occasion d’élargir leurs débouchés », explique Éric Carvalho, référent bio chez Valfrance. La coopérative prévoit un investissement de 1,5 million d’euros en 2020, subventionné par les agences de l’eau, pour installer un groupe froid dans son silo de Vaux-le-Penil. Le but : enrayer la prolifération d’insectes, notamment les charançons. Autre investissement prévu, de 1,2 million d’euros, pour l’année prochaine espère Éric Carvalho : la mise en place d’un procédé de désinfection des semences à la vapeur d’eau, pour éviter les traitements contre la carie. Un procédé originaire d’Allemagne et qui serait unique en France.
Pas encore d’avis tranché sur la séparation de la vente et du conseil
Conscients que les pratiques agricoles sont en pleine évolution, les responsables de la coopérative expliquent être en train de repenser l’ensemble de la politique commerciale. Notamment en réaction à la séparation de la vente et du conseil, annoncée pour 2021. « Pour l’instant nous n’avons pas de positionnement tranché. Nous aimerions garder la vente, associée à un conseil d’utilisation pour les agriculteurs. Le risque, si nous abandons la vente, est que les agriculteurs se fournissent sur Internet où les conseils manquent. Nous nous devons de trouver la meilleure évolution de notre modèle économique pour respecter la loi », indique Laurent Vittoz.