Ecophyto et CEPP : abandon du Nodu comme unité de compte, réactions
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Le 7 octobre, Stéphane Le Foll a présenté en Conseil des ministres l’ordonnance qui met en place le dispositif expérimental des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques, CEPP « Notre position reste inchangée, précise Sébastien Picardat. Nous sommes pour continuer à proposer de bonnes pratiques aux agriculteurs mais refusons toujours les sanctions financières et administratives. » Le directeur général de la Fédération nationale du négoce agricole (FNA) précise que les conséquences économiques et techniques de ce dispositif sont en train d’être étudiées. « Mais de nombreuses données nous manquent, notamment en ce qui concerne les pénalités. Nous attendons donc la publication du plan Ecophyto II, dont la date n’est pas encore connue. » L’abandon du Nodu (Nombre de doses unités) comme unité de compte au profit du QSA (Quantité de substance active) est considérée comme « une avancée, car l’indicateur QSA est plus pragmatique ». Mais Sébastien Picardat souhaite « connaître les critères de pondération annoncés dans l’ordonnance et le calcul pris en compte pour fixer les pénalités. » La version du plan Ecophyto II mise en consultation publique fixait la pénalité financière à 11 euros/Nodu, et un objectif à cinq ans de promouvoir des actions de réduction d’utilisation de produits correspondant à 20 % du nombre de doses unités (Nodu) vendues de référence. FNE regrette le changement d’indicateur Pour France nature environnement (FNE), l’abandon du Nodu est fortement regrettable. « Au lieu de soigner le malade, l’Etat remplace le thermomètre », tel est le titre de son communiqué de presse daté du 8 octobre. « Le plan Ecophyto avait depuis son démarrage pour principal indicateur le Nodu, fondé sur le nombre de doses vendues. Même imparfait, cet indicateur traduit bien l'usage des produits et leur impact sur l’environnement », note la fédération d’associations environnementalistes. Pour elle, s’appuyer sur la quantité de pesticides, pondérée par la dangerosité des produits, incite moins à réduire les utilisations. FNE considère par ailleurs que l’appréciation des risques est complexe et peu fiable. Et Claudine Joly, en charge du dossier pesticide, de préciser qu’en « utilisant un indicateur de risque, le gouvernement permet la substitution d’un produit par un autre et il contourne l’objectif de réduction qui est l’essence même du plan écophyto ».