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Edito - 62 milliards de dollars, non merci…

Le | Cooperatives-negoces

Les négociations sont lancées ! Après les déclarations d'intention de Bayer vers Monsanto, la firme du Missouri a rejeté la valorisation à 62 milliards de dollars proposée. Un marché international déprimé est mis en avant par les firmes pour expliquer les dernières opérations de concentration : fusion Dow et Dupont ; rachat de Syngenta par ChemChina et, maintenant, proposition de rachat de Monsanto par Bayer. Une raison conjoncturelle pour des manœuvres on ne peut plus structurelles. Les puissants investissements dans des plateformes de recherche doivent être amortis sur des surfaces plus larges. Et l'avancée des biotechnologies rend incontournable pour les plus grands la présence à la fois dans le secteur des semences et des phytosanitaires, sans omettre, celui, émergent, du bigdata. Dans le même temps, le marché mondial des OGM marque le pas. Le second souffle est à venir avec les OGM de deuxième génération.  

C'est là l'enjeu principal. Les conséquences sont, elles, plus difficiles à anticiper. Sur le marché mondial, la puissance de diffusion de l'innovation a-t-elle à gagner de la concentration en amont ? Sur un marché plus modeste, européen et français, comment Bayer va-t-il absorber l'image de Monsanto, bouc émissaire de l'opinion publique ? La distribution va-t-elle se saisir de ces nouveaux mouvements pour justifier à son tour des rapprochements ?  Pour l'heure, beaucoup de questions, peu de réponses.