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EGA : Coop de France veut améliorer les relations commerciales pour sortir de la guerre des prix

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Si Coop de France est engagée dans tous les ateliers des États généraux de l'alimentation (EGA), la structure redouble d'efforts pour apporter des propositions en matière d'évolution des relations commerciales. C'est ce qu'elle a présenté le 12 septembre, à Rennes, à l'occasion du Space.  « Nous ne voulons pas d'une énième loi, mais d'une modification du code du commerce », explique Michel Prugue, président de Coop de France.

Des mesures peuvent être prises rapidement, à l'instar de la suppression de l'intégration du prix prévisionnel moyen, rendue obligatoire depuis la loi Sapin II. « Cette obligation est en effet une fausse bonne idée, explique Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire, car elle risque de figer la rémunération du producteur. »  

Autre proposition : renforcer la clause de renégociation pour prendre en compte l'ensemble des aléas, comme le coût de l'énergie ou le transport, et non plus uniquement le prix. Et l'étendre à tous les produits alimentaires qui ne sont pas concernés par des variations de prix hebdomadaires ou mensuelles.

Encadrer les promotions

Coop de France souhaite mettre fin à la guerre des prix grâce à trois leviers : la hausse du seuil de revente à perte, l'interdiction d'exiger des prix de cession abusivement bas, et l'encadrement des  promotions par filière. « 50 % des volumes de volailles sont promotionnées, explique Michel Prugue. Le consommateur ne perçoit plus le prix réel des produits alimentaires. » Enfin Coop de France propose le renforcement des moyens de la Commission d'examen des pratiques commerciales (CEPC) et celui des contrôles de la DGCCRF.

Sur le plus long terme, la structure vise la simplification et une meilleur lisibilité du code du commerce ainsi qu'une amélioration des règles européennes. Un travail qu'elle va entamer l'été prochain.


Changer les comportements d'achats

Enfin, la structure souhaite changer les comportements d'achats de manière plus durable. Elle espère le déploiement de la norme ISO 24000 sur les achats responsables dans le secteur alimentaire publiée en janvier 2017, le développement du label des relations fournisseurs responsables, et une articulation des différents systèmes de médiations (inter-entreprises, des relations agricoles, de la coopération agricole et des enseignes). « Des structures comme la SNCF ou Engie sont parties dans les démarches d'achats responsables, explique Michel Prugue. Pourquoi les enseignes agro-alimentaires ne le feraient-elles pas ? »   

Coop de France le reconnait : ce n'est pas la loi qui va augmenter significativement le revenu des agriculteurs, ni même les Etats généraux de l'alimentation. « Il faut aussi un changement du comportement du consommateur, voire une hausse des prix à son niveau », indique Rachel Blumel.

Coop de France travaille également au développement de la présence française à l'international. Pour Michel Prugue, « alors que nos produits alimentaires sont attendus, que leur qualité gustative, sanitaire et même culturelle est reconnue dans le monde entier, soyons offensifs sur notre déploiementinternational ! Avec nos savoir-faire et notre modèle coopératif, nous pouvons aussi proposer des partenariats économiques durables à de nombreux pays. »

Photo : Michel Prugue, président de Coop de France,  et Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire, le 12 septembre au Space à Rennes.