Elevage d’insectes : la filière régionale Invers Aura veut passer à une échelle industrielle
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Le 22 juin, la société Invers inaugurait son nouveau couvoir à Saint-Ignat dans le Puy-de-Dôme en présence des trois coopératives actionnaires de la filiale Invers Aura : Oxyane, Eurea et Limagrain. Une étape importante pour l’industrialisation de cette nouvelle filière. Explications avec Vincent Tardif, président d’Invers Aura et directeur stratégie développement nouvelles filières de Limagrain.
Après une levée de fonds de 15 millions d’euros et la création de la filiale Invers Aura en septembre 2022, le couvoir des larves d’insectes a été inauguré le 22 juin à Saint-Ignat (63). C’était une des étapes essentielles du projet mené par Invers et les trois actionnaires coopératifs Limagrain, Oxyane et Eurea pour atteindre les marchés de la pisciculture, de la petfood et de l’aviculture de loisirs. Les larves, une fois élevées dans le nouveau couvoir, vont rejoindre dans un premier temps les exploitations des trois agriculteurs pionniers adhérents de la coopérative Limagrain. La nouvelle filière vise 25 exploitations sur les territoires des trois coopératives partenaires.
Passer à l’échelle industrielle
« Nous avons commencé par travailler sur la preuve de concept et les différentes hypothèses de croissance d’une telle filière, explique Vincent Tardif, président d’Invers Aura et directeur stratégie développement nouvelles filières de Limagrain. Désormais, nous souhaitons passer à une échelle plus industrielle, grâce au couvoir qui en est la pièce maîtresse, et aux partenaires du projet. Nous sécurisons ainsi le volume des larves en amont et le déploiement de nos ateliers. » La filière devrait passer le cap de l’industrialisation d’ici fin 2024. En attendant, les tests produits se poursuivent sous la forme de farine d’insectes dans les croquettes pour les animaux de compagnie mais aussi sous la forme d’insectes entiers vendus à destination de l’aviculture de loisirs notamment au sein de l’enseigne Gamm Vert.
Économie circulaire
Au-delà de l’élevage d’insectes, Invers Aura mise sur l’économie circulaire : Limagrain apporte 37 000 tonnes de son de blé pour composer la ration des insectes, au départ destiné à l’alimentation animale, et les frass d’insectes sont utilisées sous forme d’engrais organique par les agriculteurs. « Chez Limagrain, nous souhaitons créer de nouvelles filières comme celle-ci qui inclut tous les maillons de la chaine de valeur, détaille Vincent Tardif. Les protéines d’insectes sont une production qui peut apporter une valeur ajoutée aux exploitants en grandes cultures sur un minimum de foncier, environ 900 m2. Ce type de projet répond aux questions d’attractivité du métier, d’amélioration des revenus et d’adaptation au dérèglement climatique. »