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En Bretagne, le secteur agricole mobilisé pour préserver la biodiversité

Le | Cooperatives-negoces

Souvent pointé du doigt pour son impact sur la biodiversité, le secteur agricole s’investit néanmoins de plus en plus. Lors d’un webinaire centré sur la situation bretonne, deux entreprises emblématiques de la région, Triballat et Le Gouessant, ont témoigné de leur engagement.

En Bretagne, le secteur agricole mobilisé pour préserver la biodiversité
En Bretagne, le secteur agricole mobilisé pour préserver la biodiversité

La conciliation entre économie et préservation de la biodiversité est désormais très largement encouragée au sein des entreprises. « Investir dans la biodiversité permet de créer de la valeur et d’anticiper les évolutions réglementaires », explique Florent Vilbert directeur de l’Agence Bretonne de la Biodiversité, en introduction d’un webinaire* organisé le 7 juillet sur l’interdépendance entre biodiversité et activités économiques sur le territoire breton. Une dynamique dans laquelle s’inscrit le secteur agricole.

« Faire de la biodiversité une nouvelle force »

« Notre responsabilité est double car nous travaillons sur des espaces agricoles où la biodiversité a chuté, nous participons à cela via la valorisation de nos produits », concède Jean-Marc Lévêque, directeur développement durable de Triballat-Noyal. Le groupe a ainsi fait le choix de se tourner vers le bio, les signes de qualité et d’origine (SIQO) et la diversification des cultures. Mais aussi d’installer des ruches et de participer à la recherche sur des alternatives aux antibiotiques. Un engagement dont témoigne également un autre acteur agricole majeur de Bretagne, la coopérative LE GOUESSANT. « Nous développons une approche écosystémique des systèmes agricoles et tenons compte de la biodiversité ordinaire, sauvage, remarquable », explique Agnès Guy, responsable de l’activité environnement de la coopérative. Pour sensibiliser davantage les agriculteurs à ces enjeux, la structure teste actuellement des autodiagnostics sur la biodiversité, réalisés par les exploitants eux-mêmes. « Notre ambition est de faire de la biodiversité une nouvelle force pour nous », résume Agnès Guy.

Des initiatives en faveur des oiseaux

Les activités agricoles ont souvent été mises en cause dans le déclin des populations d’oiseaux. Dans ce cadre, Triballat travaille avec la Ligue de protections des oiseaux (LPO). Des refuges ont été installés sur deux sites du groupe. Des nichoirs ont aussi été installés sur le site du Gouessant. Ce qui n’est pas dénué de co-bénéfices pour les champs alentours. « Ils attirent du monde ! Les oiseaux qui y viennent nous servent de police de l’air et du sol pour contrôler les rongeurs dans les cultures », explique Agnès Guy.

Manque de fond pour l’agroforesterie

La restauration du bocage fait également l’objet de nombreuses initiatives. Pour l’entretien et la restauration des haies, Triballat s’est associé avec une société d’agroforesterie. Un domaine d’action où la mobilisation des entreprises est tout particulièrement attendue. « En Bretagne, pour replanter des lignées d’arbres intraparcellaires, les fonds européens dédiés à l’agroforesterie ne sont pas mobilisés, regrette Stéphane Sachet, responsable d’Agroforesterie & Conseil. Cette année, des agriculteurs étaient partants sur 40 hectares mais cela n’a pas pu se concrétiser par manque de moyens. D’où notre objectif de mobiliser les entreprises. » Source d’ombre pour les animaux ou de fourrage relais, ces dispositifs ne manquent en effet pas d’avantages pour les agriculteurs.