En régions, les fédérations de négoce construisent « l’après »
Le | Cooperatives-negoces
Ces deux derniers mois, les négoces se sont massivement appuyés sur leurs fédérations régionales pour gérer la crise. L’heure est désormais à la reprise d’une activité plus « classique ». Les dossiers mis de côté reviennent sur le haut de la pile tandis que certains projets germent de cette situation inédite. Le point avec Lauriane Fortin, Sandrine Barot-Cortot et Vincent Bernard des négoces Nord-Est, Centre-Est et Ouest.
[caption id=« attachment_76220 » align=« alignright » width=« 200 »]
« Le rythme des échanges avec les négoces a considérablement augmenté ces deux derniers mois », constate Vincent Bernard, délégué régional de l’Ouest au sein de la FNA.[/caption]
« En rythme normal, j’ai, en moyenne, une fois par mois, un contact avec chacune des 63 entreprises adhérentes. Pendant le confinement, c’était plutôt une fois par jour, confie Vincent Bernard, délégué régional de l’Ouest. Les questions, les inquiétudes, les demandes de précision affluaient de toute part ». Une situation qu’ont également connu ses collègues du Nord-Est et du Centre-Est. « Les premiers jours, les questions étaient surtout liées à la disponibilité en masques, à la mise en place des gestes barrières mais aussi à l’aspect social avec des interrogations sur le chômage partiel ou la garde d’enfants », précise Sandrine Barot-Cortot.
Rassurer, informer
Brochures, guides, notes explicatives, barômètre… La Fédération du Négoce Agricole (FNA) s’est mobilisée pour décrypter et rendre compréhensibles les directives gouvernementales. « Les entreprises, quelle que soit leur taille, avaient besoin d’être rassurées et d’être sûres d’avancer en étant en règle, poursuit Lauriane Fortin. Quelques questions aussi sur les modalités de déplacement des salariés, du transport des marchandises (péniche, train, route) avec des opérateurs dont l’activité était réduite. Tous nos services ont été fortement mobilisés et les réunions, par visio, quasi quotidiennes ».
Accueillir de nouveaux adhérents
Si dans l’Ouest, près de 95 % des négoces adhèrent à la fédération, dans le Nord-Est et le Centre-Est, ce taux est plus proche des 80 %. Pour Vincent Bernard, « les semaines à venir pourraient voir arriver de nouvelles demandes d’adhésion. Notre organisation nationale a montré sa puissance et sa réactivité. Les dossiers réglementaires sont de plus en plus nombreux et complexes. Disposer de nos experts en interne pour avoir accès à ces données en temps réel est un vrai plus. »
Gérer les retards de paiement
[caption id=« attachment_76222 » align=« alignleft » width=« 207 »]
Pour Sandrine Barot-Cortot, déléguée Centre-Est, il faut désormais rattraper le retard pour les dossiers non traités pendant le confinement.[/caption]
Pour tous, le pic de la crise est passé. Deux mois à 100 à l’heure où les dossiers, urgents avant le 15 mars, ont été mis de côté et remontent désormais sur le haut de la pile. « Des dossiers auxquels il faut en ajouter de nouveaux, comme par exemple la gestion des retards de paiements, constate Sandrine Barot-Cortot. Les virements ont été beaucoup plus nombreux mais dans certains cas, la santé financière des entreprises pourrait être mise à mal si ces opérations n’étaient pas régularisées rapidement. Heureusement, ces situations sont rares. »
Statu quo dans les organigrammes
Le dépôt de dossiers pour la constitution de groupes 30000 ou de GIEE a été repoussé. « Un délai supplémentaire bienvenu car les équipes n’ont effectivement pas eu le temps de se pencher sur ces questions », explique Lauriane Fortin. Les interrogations liées à la séparation du conseil et de la vente devraient également revenir sur le devant de la scène. « Ces dernières semaines n’ont pas été propices pour faire avancer d’éventuels projets de rapprochement entre structures, précise Vincent Bernard. Les évolutions au sein des organigrammes et les recrutements ont également été peu nombreux. Cela pourrait s’accélérer dans les mois à venir. »
Des initiatives positives
[caption id=« attachment_76221 » align=« alignright » width=« 203 »]
Pour Lauriane Fortin, déléguée Nord-Est, « les entreprises, quelle que soit leur taille, avaient besoin d’être rassurées ».[/caption]
Cette période de confinement a su montrer la réactivité du monde agricole. « Une image qui peut séduire de nouveaux candidats pour les différents postes proposés au sein des négoces, espère Lauriane Fortin. Nous allons renforcer notre communication auprès des écoles, des centres de formation, des organismes de recrutement… De même, nous avons pu constater que les consommateurs se sont massivement tournés vers les circuits courts. Certaines initiatives locales devraient voir le jour, portés par des négoces et des agriculteurs, pour mettre en avant la qualité des produits régionaux. »