Enquête exclusive - Collecte, appro… les facteurs qui vont influencer votre métier

Une cinquantaine de distributeurs, coopératives et négoces de toutes tailles et de toute la France, listent les trois facteurs qui, selon eux, vont orienter les prochaines campagnes de collecte et d'appro. Cette enquête, menée dans le cadre de la rédaction de notre Mag en ligne consacré au classement de la distribution (1), sera dévoilée en totalité jeudi 22 mars. En voici les grandes lignes.

Dans un contexte économique tendu où les prix des céréales peinent à reprendre des couleurs, les cours des marchés agricoles restent la préoccupation majeure des collecteurs, dans 76 % des cas. Pour tirer leur épingle du jeu dans un marché de plus en plus concurrentiel, les distributeurs misent sur la qualité afin de conserver leurs débouchés : 67 % des personnes interrogées répondent spontanément « qualité et quantité de la récolte » comme facteurs d'influence d'une campagne. Viennent ensuite le climat (42 %), et plus largement le réchauffement climatique et les colères de dame nature (sécheresse, inondation…), suivis du contexte géopolitique international (27 %). La concurrence des pays de l'Est interpelle, voire inquiète bon nombre de distributeurs. « Comment réussir à faire jeu égal avec des pays aux coûts de production bien inférieurs aux nôtres ? », s'interroge un négoce du Nord de la France. Avenir de la Pac, suppression des molécules phyto, mise en place d'assurances… les réglementations française et européenne sont suivies de près par les organismes stockeurs.

Séparation vente/conseil : citée 8 fois sur 10

En matière d'appro, pas de surprise ! La séparation de la vente et du conseil des produits phytos, attendue pour le premier semestre 2018, arrive en tête des facteurs risquant d'influencer les campagnes à venir. Citée dans 85 % des réponses, cette future loi a de grandes chances de bouleverser le métier de distributeur. Mais tant que les contours ne sont pas connus, les conséquences de cette séparation, promise capitalistique, restent hypothétiques. La réglementation et les contraintes environnementales arrivent en deuxième position (56 %), suivies de la suppression de certaines molécules phytos (38 %). L'an passé, ces deux problématiques se positionnaient déjà dans le top 3 de notre enquête. Signe que la pression sociétale sur les modes de production continue de croître. Les nouvelles technologies - e-commerce et agriculture de précision en tête - font désormais partie du métier. Quelles places occuperont-elles demain ? Les distributeurs interrogés se posent la question, respectivement dans 28 et 13 % des situations. Autres facteurs qui pourraient bousculer le métier : le moral des agriculteurs, la relation avec leur TC et plus largement, la situation financière des exploitations.

(1) Ce numéro exceptionnel compile le classement des 500 premiers distributeurs français, l'analyse du secteur, les chiffres et les indicateurs du marché, des interviews et le résumé des faits marquants de l'année écoulée. Rendez-vous le 22 mars.