Epilor désinfecte les semences de céréales à paille à la chaleur

Les trois coopératives du Grand-Est Cal, LORCA et GPB ont investi 1,5 M€ dans leur station de semences Epilor, installée à Dieulouard (54), pour l’équiper d’une unité de traitement thermique des semences, une première en céréales à paille. Baptisé Thermoseed, cette technologie désinfecte la semence et évite un traitement fongicide. Elle a été développée par l’entreprise Thermoseed Global (TSG), avec qui Epilor s’est associée. Les travaux d’installation ont débuté le 11 mars. Les premiers essais de calibrage débuteront en mai, suivis du traitement thermique de lots de report de la récolte 2018. Pour la récolte 2019, 5 % des 13 000 tonnes de semences produites par Epilor devraient être traitées thermiquement, uniquement en blé et orge. Elles seront vendues dès la campagne d’automne. Les semences bio devraient aussi en bénéficier à partir de 2020.

Redynamiser le marché des semences certifiées

« Ce projet est de nature à redonner une nouvelle dynamique à un marché en perte de vitesse (celui des semences certifiées) », souligne la Cal dans un communiqué. « Il n’y a pas de coût supplémentaire pour l’agriculteur par rapport à un traitement chimique. Des essais ont déjà été menés dans notre réseau d’expérimentation Damier vert, mais nous devons y aller doucement pour que les coopératives et les agriculteurs s’approprient cette innovation », souligne Céline Canet, directrice d’exploitation de la station de semences Epilor. Avec ce projet novateur, les coopératives actionnaires espèrent créer et influer le marché. « Plusieurs distributeurs ont déjà montré leur intérêt pour cette technologie », souligne la responsable du site.

Un atour pour les filières tracées

La Cal assure que cette technique « fournit un excellent contrôle des agents pathogènes existants sur la semence, sans compromettre la germination ou le rendement. Il favorise même la vigueur et assure le bon développement au champ via un bon système racinaire ». « C’est un moyen de réduire les IFT, notamment dans certains bassins comme Vittel où il existe des cahiers de charges pour réduire le recours aux produits phytosanitaires », explique Céline Canet, responsable de la station de semences Epilor. Les actionnaires réfléchissent aussi à la « création d’un label spécifique avec les fermes Dephy et les filières de transformation avale, meuneries et brasseries ».