Euralis : entre nécessaires transformations et belles perspectives
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La campagne 2018-19 du groupe Euralis a été fortement marquée sur le plan humain comme sur le chiffre d’affaires global par la réorganisation du pôle alimentaire, par de moins bons résultats en collecte maïs et un pôle agricole qui vit un moment de rupture. L’activité semencière est en revanche en croissance, notamment grâce à l’exportation vers la Pologne et la Russie.
Le groupe Euralis affiche un chiffre d’affaires brut de 1,35 Mds€, en baisse par rapport à l’exercice précédent. L’excédent brut d’exploitation ou Editba, indicateur de performance du groupe, est en retrait de 6 M€ et atteint 45 M€. Il est le reflet d’écarts de résultats entre les différents pôles d’activité. L’alimentation et l’agriculture reculent alors que les semences montrent de belles perspectives à l’export. Le résultat net s’élève à 4 M€ pour l’exercice 2018-2019. Le financement du plan de restructuration du pôle Ateliers culinaires à hauteur de 30 M€ a affecté le précédent exercice.
Le pôle agricole doit trouver sa voie
Le chiffre d’affaires de l’activité appro-collecte a diminué de 26 M€ par rapport à la précédente campagne et représente 34 % du CA du groupe, soit 463 M€. La collecte de maïs n’a pas tenu ses promesses (214 M€ de CA contre 243 M€ pour l’exercice précédent), et une diminution des ventes de produits phytosanitaires de 6 % est enregistrée. Elle est liée à une évolution des pratiques et à un climat sec. Néanmoins, la collecte de maïs de la campagne 2019-2020 s’annonce prometteuse avec 607 000 t. Les derniers lots viennent tout juste d’être rentrés en raison d’un automne pluvieux et des tempêtes. « Nous venons de fermer hier le dernier séchoir, du jamais vu » , a souligné Philippe Saux, le directeur général du groupe lors de l’Assemblée générale qui s’est tenu le 7 février à Pau. L’activité viticole marque un repli (-23 % sur l’embouteillage) avec un profond malaise dans l’appellation Bordeaux.
Progression de 8,4 % du CA en semences et investissements en Russie
EURALIS SEMENCES, en croissance, déploie son activité en dehors de l’Europe. Le CA de 210 M€ (Ebitda de 36 M€), progresse de 8,4 %. Le pôle semence a réalisé 10 M€ avec la Russie. L’export en dehors de la France représente 80 % et 50 % hors Europe, principalement vers l’Ukraine et la Russie. La première pierre de la future usine de semences devrait être posée ce printemps en Russie pour viser l’enrobage des premières semences en 2021, et celles livrées par les producteurs russes en 2022. Le rapprochement avec Caussade Semences est en cours. Il implique l’accord de l’autorité de la concurrence dans les pays ou les deux structures opèrent. « Le chemin est ouvert, ce sera long, a indiqué Philippe Saux. Nous n’avions pas eu de tel projet depuis 10 ans. C’est pour nous un vrai projet européen. » L’implantation en Roumanie de CAUSSADE SEMENCES et son activité centrée sur les semences de céréales complètent le portefeuille d’Euralis dédié au maïs, colza, sorgho, tournesol et soja.
Refonte du pôle alimentaire
La campagne 2018-19 a été fortement marquée sur le plan humain par la réorganisation du pôle alimentaire avec la fermeture du site de Brive et par l’activité de traiteur de Stalaven à Dunkerque et son rapatriement vers le site breton d’Yffiniac, près de Saint-Brieuc, lequel a été refondu. Un plan de sauvegarde de l’emploi sur cette branche d’activité a été effectué et s’est soldé par 213 postes supprimés. Le groupe affiche sa volonté d’aller de l’avant, avec les sites conservés : « Nous avons mis en place des entreprises agiles, explique Philippe Saux, mais cette transition a perturbé notre activité. »