Exercice compliqué pour Maïsadour
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Après deux bons exercices, la campagne 2018/2019 constitue pour le groupe Maïsadour « un petit cru, dû à des facteurs exogènes que nous n’avions pas prévus mais aussi des facteurs internes », explique Philippe Carré, le directeur général du groupe, lors d’une conférence de presse le 3 décembre à Mont-de-Marsan, dans les Landes, en amont de l’assemblée générale. Tous les métiers du groupe ont été touchés par un environnement peu favorable. L’activité semences, qui réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’international, a pâti d’une demande en berne et inattendue de la part de l’Ukraine. La faible récolte de la moisson 2018 en France ainsi que l’augmentation des cours des céréales ont pénalisé la branche production végétale et la fabrication d’aliments.
La loi Egalim chahute les filières animales
« Nous avons identifié les problématiques et nous avons déjà de meilleurs signaux pour l’exercice 2019/2020. Nous sommes confiants et pensons revenir sur de bons résultats pour l’activité semences et le pôle agricole. En revanche, les problématiques vont se concentrer à moyen terme sur nos filières aval », souligne le directeur général. La coopérative pointe du doigt la loi Egalim et son « cadre promotionnel trop brutal qui a généré une baisse de la demande en foie gras. En canard, les opérateurs ont beaucoup de stocks et il faudra plusieurs années pour le réguler », estime le dirigeant. À cela s’ajoute la santé fragile de plusieurs acteurs des grandes et moyennes surfaces (GMS).
Communiquer directement de l’agriculteur au consommateur
Au-delà des contraintes macro-économiques et réglementaires à surmonter, la coopérative s’est fixée un défi supplémentaire à relever : celui de parler à la société. « Nous n’avons pas été assez réactif pour communiquer sur nos métiers. Nos messages n’ont pas percolé auprès du consommateur. C’est à l’agriculteur de témoigner directement auprès du consommateur, et à la coopérative de jouer plutôt un rôle de back office, de l’aider à se lancer, à aller sur les réseaux sociaux », explique Michel Prugue, président de la coopérative.
Une communauté d’Agri’acteurs
Maïsadour a donc créé sa communauté d’Agri’acteurs : des agriculteurs prêts à s’investir dans la communication autour de leur métier et qui serons épaulés par la coopérative dans la formation, les outils, etc. En phase expérimentale depuis trois mois, près de cent adhérents ont déjà manifesté leur intérêt et ont signé une charte d’engagement pour rejoindre cette démarche. Les ateliers et les formations commenceront début 2020.
Les chiffres clés de 2018/2018
- 1,344 Mr€ de chiffre d’affaires (+2,4 %)
- Résultat net : - 25 M€
- 242 M€ de CA pour la branche céréales et agrofournitures
- 8 000 agriculteurs