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Face à la crise agricole, des coopératives plutôt pessimistes

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Plateformes de distribution et rocades bloquées, fumier déversé, slogans pancartés… La colère et le désarroi des agriculteurs ne faiblissent pas. « Les causes sont réelles, constate Jérôme Calleau, président du groupe Cavac (85). Les trésoreries se dégradent. Le groupe a déjà débloqué 1 M€ en fin d'année pour venir en aide aux exploitations les plus touchées. Ristournes, prise en charge des taux d'intérêt, caution auprès des banques… ». Même stratégie chez Triskalia (29). « Des actions existent déjà pour soutenir les trésoreries les plus touchées mais nous devons aussi penser au plus long terme, en continuant à soutenir l'installation des jeunes », confirme Marie-Laure Louboutin, chargée de la communication pour le groupe qui a, en soutien aux manifestants, fermé ses magasins appro le 16 février.

2016 ne fait que commencer et les perspectives sont assez pessimistes aussi bien en lait qu'en céréales. Pour ces dernières, seul un accident climatique chez un de nos concurrents, pourrait inverser la tendance !« Nous devons rester lucides sur les solutions que notre coopérative peut leur apporter », poursuit Jérôme Calleau. Les distributeurs multiplient les échanges avec leurs adhérents pour expliquer les raisons de cette conjoncture. Car certains, en colère, cherchent des boucs émissaires. Les coopératives, elles, font au mieux pour tamponner les variations de marché dont les causes se jouent désormais à l'échelle mondiale. Mais elles doivent aussi assurer une rentabilité, dans un monde de plus en plus concurrentiel. Certains espèrent un coup de pouce du secteur bancaire pour épauler les agriculteurs. Tous attendent des décisions de l'Europe pour assainir le marché. Car les coopératives ne pourront pas, à elles seules, résoudre tous les problèmes.