FC2A, un colloque centré sur l’attractivité des entreprises
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La FC2A organisait son colloque annuel, le 24 novembre, à Orléans. Au programme, l’attractivité du secteur et des négociants. Un sujet prégnant, alors que recruter et garder les salariés reste compliqué.
La FC2A accueillait 250 personnes, à Orléans, le 24 novembre, pour son colloque annuel. « Nous avons trois défis concernant l’attractivité, estime Antoine Pissier, président du négoce Pissier, de la FNA et vice-président de la Fédération du commerce agricole et alimentaire, FC2A. L'attractivité du territoire, de notre secteur d’activité et de notre entreprise. » C’est pour identifier différents leviers d’action que la FC2A a décidé d’orienter son colloque sur ce sujet.
Le témoignage de quatre dirigeantes et managers membres de la FC2A
Après une intervention de la philosophe Julia de Funès, et de la consultante et formatrice Agnès Volle, quatre jeunes responsables de négoces sont intervenues. Mathilde Chambe, manager au sein du négoce spécialisé dans les cerises Chambe Agri-Fruits, Sabine Vajou, fondatrice et présidente de SAS Culture Pom, Laurine Coquillon, commerciale chez SARL Fagoo Bestiaux et Anne-Flore Martignon, directrice générale de Martignon SAS, ont, tour à tour, dévoilé leurs stratégies de recrutement et de fidélisation de leurs salariés. « Ce qui permet d’attirer, ce sont les valeurs et la vision, explique Anne-Flore Martignon. J’ai marqué une différence avec mon père en décidant d’impliquer mes salariés dans le projet d’entreprise. S’il y a un comice, même un samedi, ils seront là car ils sont fiers de cette entreprise. »
La dirigeante essaie d’influer sur l’attractivité de son territoire, en engageant son négoce dans des foires, ou en participant à un festival d’art contemporain : des fresques ayant été peintes sur ses silos. Même son de cloche de la part de Mathilde Chambe, 27 ans, quatrième génération de l’entreprise familiale, qui a organisé un festival autour de la cerise de Bessenay, une marque créée par l’interprofession Califruits.
Des labels et certifications nombreux
Afin d’accompagner la progression de carrière de ses employés, Sabine Vagou met en garde : « devenir manager de ses anciens collègues, ce n’est pas évident. C’est pourquoi nous formons nos managers au projet d’entreprise, à la gestion de conflits, à entendre les attentes des collaborateurs. » Sa société a reçu le label PME +, qui récompense les structures qui travaillent avec la grande distribution et mettent en place des actions vertueuses socialement et sociétalement. Laurine Coquillon a, elle aussi, mis en place des certifications et des labels au sein de Fagoo Bestiaux : « le label Qualinégoce, démarche RSE des négociants en bestiaux, a été créé il y a deux ans. 57 entreprises sont aujourd’hui reconnues et labellisées. Nous avons toujours bien traité nos animaux, mais dans la société actuelle, avec les vidéos antispécistes diffusées sur les réseaux sociaux, ce label est un gage de professionnalisme et d’engagement. »
Les dirigeantes maîtrisent les évolutions administratives des métiers du négoce. « Mon père ne pensait pas que c’était une bonne idée que ses enfants reprennent son négoce, reconnaît Anne-Flore Martignon. Il voyait monter les certifications, enregistrements, le certiphyto, la formalisation à outrance. Moi, j’ai toujours connu cette charge administrative. Bien sûr que le travail a toujours été bien fait, mais s’il faut le formaliser sur un papier, nous le ferons. »
Partenariat entre les fédérations et les pouvoirs publics autour de l’attractivité
À l’issue de la table ronde, Laurie Albien, chargée de mission au ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, a fait un point sur le partenariat qui lie la FC2A et la direction générale de l’Enseignement et de la recherche. Le partenariat, né il y a cinq ans et renouvelé en 2022, se poursuit pour inciter les négociants à venir présenter leurs métiers dans les établissements d’enseignement agricole, voire à recevoir les classes dans leurs entreprises. La FNA a d’ailleurs prévu une rencontre avec des élèves de l’enseignement agricole, fin novembre, à l’occasion du Sitevi.
Des pistes concrètes bientôt proposées aux jeunes
« En 2022, le président de la République a annoncé une loi d’orientation et d’avenir agricole, a rappelé Laurie Albien. Elle est en cours d’élaboration, et des pistes concrètes vont être proposées auprès des jeunes, avec notamment un programme d’orientation et de découverte des métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, au moins une découverte de ce secteur en enseignement primaire, et la possibilité pour les collégiens de faire un stage d’observation d’une semaine dans l’une des entreprises de la filière. »
Des propositions qui vont dans le sens des attentes de la FC2A, désireuse de faire connaître ses métiers. « Ensemble nous avons mis en lumière les réussites inspirantes et les bonnes pratiques qui montrent l’excellence du négoce en matière de talents. Les PME créent des emplois, quand les grands groupes en suppriment », a conclu Gérard Poyer, président de la FC2A, avant de faire un appel à la mobilisation des dirigeants de négoces dans la salle, afin de rejoindre le conseil d’administration de la FC2A. Le colloque a également été l’occasion de réunir le groupe des jeunes négociants, qui permet à la dernière génération de dirigeants de négoces des différentes fédérations de partager leurs expériences. « Nous envisageons de nous réunir une autre fois dans l’année, pour poursuivre nos échanges » a confié à Référence agro François Maxence Cholat.
La FC2A en chiffres
- Quatre fédérations
- 25 000 emplois
- 1000 entreprises
- 15 Md€ CA
- Un agriculteur sur deux qui travaille avec le négoce.