FERMEcophyto - réseau Coopératives, des résultats sur les indicateurs
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Vingt-trois indicateurs ont été mis en place pour évaluer l’impact des pratiques agricoles économes en intrants sur la production, les performances économiques, la qualité de l’eau et les émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre du sous-réseau des coopératives engagées dans DEPHY et animé par InVivo, en partenariat avec les instituts techniques Cetiom et Arvalis, Coop de France et Farre. « En complément des objectifs de réduction d’utilisation de produits phytosanitaires du plan Ecophyto, les coopératives veulent maintenir une production de qualité en quantité, associée à l’amélioration de la performance environnementale », explique Meryll Pasquet, qui anime le réseau au sein d’InVivo. S’il rassemble actuellement 34 coopératives et 316 exploitations, le réseau s’est constitué en 2011 avec 155 exploitations. « Sur 82 exploitations suivies depuis 2011, et pour lesquelles nous disposons de données sur deux ans, les indicateurs ont déjà été calculés, poursuit Meryll Pasquet. Pour les dernières exploitations, les résultats sont attendus d’ici à la fin mai. » Meilleur bilan économique Quels sont les premiers constats ? Les rendements de ces exploitations sont légèrement supérieurs à la moyenne*, à 104 % de la référence en 2011 et 2012. La performance économique est meilleure de plus de 20 % de la référence, et ce grâce à une optimisation des charges en intrants. L’IFT, l’indice de fréquence de traitement, se situe à moins de 20 % de la référence en 2011 et moins de 21 % en 2012. « Il est toutefois difficile de dégager une réelle tendance car les situations climatiques étaient différentes », explique Meryll Pasquet. C’est pourquoi InVivo a décidé d’étudier en complément les évolutions des pratiques agricoles. « Le plus marquant concerne l’introduction du désherbage mécanique sur les cultures sarclées, poursuit l’animatrice. A la récolte 2012, 20 % des parcelles en maïs et 12 % des parcelles de tournesol ont été binées. Alors qu’au départ, aucune de ces exploitations n’avait recours à cette pratique ». Autre élément : la plus grande utilisation de variétés résistantes à des maladies. En Rhône-Alpes, Bourgogne et Limousin, les exploitants ont en effet choisi des blés ayant une note établie par le Geves de résistance à la fusariose comprise entre 5 et 7, alors que la moyenne des références se situe autour de 4,5. Aller au-delà de l’IFT Les conseillers des coopératives vont encore adapter le conseil pour améliorer les résultats des indicateurs. Ces préconisations se font au cas par cas. « Pour réduire les pertes de substances actives dans les eaux d’infiltration, il faut aller au-delà de l’IFT, explique Meryll Pasquet. Les pratiques sur les sols plus vulnérables comme les sols peu profonds et à forte pierrosité sont à améliorer en priorité ». Les conseillers vont aussi redoubler d’efforts sur les herbicides. « Les résultats d’analyse des eaux brutes en France métropolitaine montrent que parmi les 15 substances actives quantifiées dans les nappes souterraines, 14 sont des herbicides ou des produits issus de leur dégradation, explique Meryll Pasquet. Bien que la majorité des substances retrouvées aient été interdites d’utilisation depuis 2010, ce constat incite à être vigilent sur la stratégie de gestion des adventices. » En complément, un diagnostic Aquasite est réalisé sur chaque ferme pour renforcer la sécurité des utilisateurs de produits phytosanitaires et réduire les risques de pollutions ponctuelles. Enfin, 47 exploitations réalisent des relevés sur la biodiversité. Le 23 mai, 19 fermes de ce réseau ouvriront leurs portes aux agriculteurs de la région pour échanger sur la mise en pratique d’une agriculture conciliant productivité et respect de l’environnement. *Données provenant de centres d’économie rurale, des référentiels coopératives ou d’enquêtes agricoles