Focus sur la gouvernance des coops à l’AG de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes
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C’est l’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) qui a ouvert le bal des assemblées générales régionales de Coop de France, le 5 avril 2019 près de Lyon. Quelques semaines seulement après le lancement national du « Guide de gouvernance » proposé par Coop de France, c’est cette thématique qui a été mise en avant lors de l’assemblée générale de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes, le 5 avril dans le Rhône. « La période actuelle est à la remise en cause des élus et des responsables, l’agriculture ne fait pas exception, note Dominique Chargé, président de Coop de France. » Selon lui, cet enjeu s’ajoute à une autre tendance sociétale, plus lourde : celle d’une surveillance de plus en plus étroite des pratiques agricoles et d’un agribashing montant.
Évoluer et le faire savoir
« Nos coopératives se doivent d’être exemplaires et de jouer le jeu de la transparence, de la remise en cause, plaide Dominique Chargé. Avec une ligne de conduite claire : débattre, décider, mettre en œuvre, rendre compte. » Pour le président de Coop de France, la démarche de progrès ne doit pas simplement concerner les pratiques liées à la gouvernance des coopératives, mais aussi la communication sur ces pratiques. « Sur ce dossier comme sur d’autres, nous pêchons parfois par trop de discrétion, il faut faire connaître ces progrès aux adhérents ! »
La loi Égalim, toujours dans l’actualité
Ouvertes au progrès et à la transparence, les coopératives ne sont toutefois pas prêtes à toutes les évolutions. Patrice Dumas, président de Coop de France Aura, rejoint Dominique Chargé sur les enjeux liés à la loi Égalim. Les deux hommes ont rappelé avec insistance leur opposition à une transposition du code du commerce aux coopératives. « Cette mesure dépasserait le cadre de la loi, mais surtout elle dénaturerait le fonctionnement des coopératives, basé sur la mutualisation des risques et la gestion solidaire », a insisté Dominique Chargé. Il se dit prêt à utiliser tous les recours contre cette disposition, actuellement examinée par le Conseil d’État. L’ordonnance portant cette mesure doit être présentée pour validation au conseil des ministres le 17 avril.
Quant aux autres tenants de la loi Égalim, Dominique Chargé a exprimé de nouveau son souhait de voir la séparation conseil/vente appliquée en 2022, plutôt qu’en 2021, comme prévu dans la V4 de l’ordonnance. Et s’il ne se dit pas opposé à un élargissement des prérogatives du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA), il met en garde contre de possibles ingérences.