Gagner 10 % de charges logistiques grâce au numérique avec Rongo

Alors que la filière agricole s'échine à récupérer les euros qu'elle perd sur sa chaine de production, la solution vient peut-être du numérique. Avec son outil Rongo, fruit de quatre ans de travaux de thèse et un an de test en conditions réelles, la start-up Biosco, créée en 2016, se propose d'optimiser la logistique agricole des organismes stockeurs. « Nous anticipons les transferts, car ce sont les ruptures de charge qui coutent cher. En moyenne une coopérative marge 15 €/tonne et un voyage entre deux sites lui coûte entre 3 à 5 €. Si le produit n'est pas stocké au bon endroit elle perd donc près d'un tiers de la marge », illustre Thibaut de Saint-Denis, co-fondateur de l'entreprise. Il estime qu'à termes, grâce à Rongo, les structures peuvent réduire de 10 % leurs charges liées à la collecte, au transport et au stockage.

Une utilisation avant, pendant, et après la récolte

Son utilisation est simple : en amont de la collecte, l'utilisateur renseigne dans l'outil les données relatives à sa collecte (prévisionnel des volumes, produits en stock, nombre de sites, produits, équipement, contrats), et obtient en quelques minutes des scénarii pour connaitre ses impacts en coût, équipement et main d'œuvre. Pendant la collecte, il peut aussi utiliser Rongo pour ajuster certains critères qui auraient évolué par rapport aux simulations : rendement, qualité hétérogène, site de collecte en moins, etc. L'OS peut aussi, après récolte, voir où il aurait pu gagner en compétitivité.

Aujourd'hui, Biosco travaille avec deux coopératives. La première se situe dans le Sud-Ouest de la France et collecte 200 000 tonnes, réparties en une trentaine de productions d'été et d'automne, le tout sur 25 sites de stockage. La seconde se trouve en Picardie et Biosco l'accompagne principalement sur l'optimisation de ses outils de séchage pour ses 100 000 tonnes de maïs.

Accompagnement à l'investissement et la restructuration

La jeune entreprise élabore un second outil concernant cette fois ci l'aide à l'investissement des OS : où implanter ou supprimer un silo, quel séchoir choisir au regard de ses produits et de ses contraintes, quel dimensionnement adopter. « Dans le cas de fusions de coopératives, les équipements et les productions sont parfois hétérogènes. Cet outil permettra d'objectiver les données, et d'accompagner les entreprises dans leurs choix avec une approche financière, sur un pas de temps plus long, de cinq voire dix ans ».

Photo : Thibaut de Saint-Denis et  Birome Holo Ba, les fondateurs de Biosco