Guillaume Conseil, Cocebi : « Nous ouvrons notre capital à qui désire un placement local, vert et rémunérateur »
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La Cocebi BioBourgogne, coopérative bio située dans l’Yonne, est à l’origine d’un projet de création d’usine de floconnage d’avoine, avec de nombreux partenaires français. Afin de financer une partie de la modernisation de ses outils, la coopérative ouvre son capital au public. Guillaume Conseil, président de la coopérative, a détaillé le projet à Référence agro.
Référence agro : Pouvez-vous nous parler de votre future usine de floconnage de l’avoine ?
Guillaume Conseil : La Cocebi, avec ses partenaires (1), a monté une filière d’avoine pour l’alimentation humaine. Or depuis 2010 et la montée en puissance de la bio, nous avons multiplié par quatre notre collecte et notre chiffre d’affaires. Notre filière a suivi la même courbe croissante, et aujourd’hui nos outils ne sont plus adaptés. Par ailleurs, il manquait un maillon de la chaîne : le floconnage, que nous devions en partie sous-traiter à l’étranger. C’est dans ce contexte que nous avons décidé collectivement de créer une usine de floconnage sur le site de la Cocebi, afin d’éviter les ruptures de charge et le transport en camion. Notre coopérative détiendra 36 % des parts, Probiolor 14 %, Biocer 3 %, Favrichon 25 %, Céréco 11 % et BioCoop 11 %.
R.A. : Quel est le budget total de cette usine ?
G.C. : Le montant total est de 7 M€ et le capital social est de 1,5 M€. Une partie des investissements, d’environ 2 M€, est déjà lancée pour l’acquisition des machines. Le reste, qui correspond au gros œuvre, est en appel d’offres. Les travaux commenceront en septembre, pour une mise en service fin 2023.
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La future usine sera construite sur une parcelle attenante au siège de la coopérative, à Nitry. © Cocebi[/caption]
R.A. : Pourquoi avoir décidé d’ouvrir le capital de la Cocebi ?
G.C. : Nous avons dû moderniser nos outils de décorticage, qui avaient une vingtaine d’années et ne pouvaient plus répondre aux besoins de ce projet. Nous avions fait appel à notre trésorerie, aux banques, aux subventions, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas s’ouvrir au public ? Dans un premier temps, nous avons ouvert notre capital à nos adhérents, et avons collecté entre 50 et 100 000 euros. Désormais, nous l’ouvrons à toute personne qui désire un placement local, vert, non coté en bourse, avec une rémunération nettement supérieure à celle d’un livret bancaire traditionnel, puisque nous sommes entre 2 % et 3 %. Nous avons un objectif de financement de 200 000 euros, mais cette ouverture de notre capital nous permet aussi de faire parler du projet.
R.A. : Quel est le volume prévisionnel de cette usine ?
G.C. : La première année, nous produirons 3000 tonnes de flocons d’avoine, et au bout de cinq ans, nous devrions être à 4000 t de flocons d’avoine. Cela correspond à peu près au double de céréales brutes, et à 3600 hectares de culture. Nous allons également fabriquer de la farine d’avoine, et nous avons la possibilité de produire de la farine de légumineuses, un produit très demandé. Il s’agit de volumes plus confidentiels mais qui bénéficient d’une bonne dynamique.
(1) La Cocebi, Probiolor et Biocer, toutes trois dédiées à la bio, ont une union de collecte, Fermes bio. Les autres partenaires sont les industriels Favrichon et Céréco et le distributeur BioCoop.
La Cocebi en chiffres
- 30 salariés
- 260 adhérents
- Chiffre d’affaires 2020 : 20 millions d’euros
- Collecte 2020 : 35 000 t
- Collecte avoine 2020 : 3 755 t
- Une quarantaine de différentes productions