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Guillaume Duboin, directeur général adjoint d’Arterris : « La coopération doit modifier l’approche de la protection phyto »

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Guillaume Duboin est intervenu en tant que président du pôle de compétitivité Méditerranéenne au Congrès international sur les produits naturels et le biocontrôle, qui s’est tenu du 19 au 21 septembre à Perpignan. L’occasion pour Référence-appro.com de le questionner sur le développement des solutions alternatives, sous la casquette de directeur général adjoint d’Arterris.

Référence Appro : L’utilisation des solutions de biocontrôle reste en France encore très marginale. Comment l’expliquez-vous ?

Guillaume Duboin : Les solutions de biocontrôle viennent compléter les phytos, pas les substituer. Nous devons donc, au sein de nos coopératives, modifier notre approche de la protection phytosanitaire pour mieux les intégrer. Les expérimentations relatives à ces produits, par exemple, doivent être menées de manière différente. Car les bénéfices apportés par les produits de biocontrôle ne se mesurent pas comme ceux engendrés par les produits phytosanitaires classiques qui, sur des parcelles d’essais, montrent directement un effet mesurable. Chez Arterris, nous avons donc pris l’option de tester non plus des produits, mais des programmes, et de se reporter à des références parcellaires plutôt qu’à des essais. Et nous faisons beaucoup appel à un réseau d’agriculteurs en quête d’innovations.

R. A. : Constatez-vous chez certains agriculteurs un refus de ces produits alternatifs ?

G. D. : Comme pour toutes les innnovations, des craintes existent. Chez les agriculteurs, mais également chez les conseillers. Mais cela ne veut pas dire que les coopératives ne sont pas motivées pour promouvoir ces spécialités alternatives. Nous devons juste travailler à lever les freins qui demeurent, ce qui, nous le savons, est de longue haleine. La mise en marché de ces produits, par exemple, n’est pas aisée : comment fixer leur prix ? Ils ne se substituent pas à des produits phytosanitaires classiques et présentent parfois des gains difficiles à chiffrer. Enfin, nous souhaitons développer les solutions alternatives tout en maintenant notre objectif, qui reste bel et bien de maintenir, voire d’augmenter, la productivité de notre agriculture.

Propos recueillis par Gaëlle Gaudin