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Homologation de Cruiser OSR sur crucifères oléagineuses

Le | Cooperatives-negoces

Syngenta Agro a reçu l’AMM de Cruiser OSR, un traitement de semences insecticide et fongicide pour crucifères oléagineuses, composé de 32,30 g/l de métalaxyl-M, de 280 g/l de thiaméthoxam et de 8 g/l de fludioxonil. Cette homologation a aussitôt fait réagir l’Unaf, l’Union nationale de l’apiculture française, qui considère que le ministre de l’Agriculture défie le Conseil d’État. Elle rappelle en effet que cette extension d’autorisation du Cruiser au colza arrive « alors que le Conseil d’État a déjà annulé des autorisations qui avaient été délivrées en 2008 et 2009 et qu’il se prononcera dans les prochains mois sur l’annulation de l’AMM délivrées pour les années 2010 et 2011 ». Pour la firme, ce TS « révolutionne la protection des colzas dès le semis », « en remplaçant un insecticide en végétation, cette innovation apporte gain de temps et retour sur investissement en préservant 2 q/ha en moyenne ». G.G.

Le produit est homologué à la dose de 1,5 l/q pour lutter contre la grosse et la petite altise, les pucerons, la tenthrède de la rave, la fonte des semis (alternaria, phoma et pythium) et le mildiou.

Pour l’Unaf, « le thiamethoxam est à l’origine de cas avérés d’intoxication d’abeilles, et son autorisation sur le colza, plante très visitée par les hyménoptères, est gravissime pour l’avenir du cheptel apicole français ». Une plainte soutenue par MDRGF, le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures, et qui a conduit à une réponse du ministère. Dans un communiqué daté du 16 juin, ce dernier souligne que l’homologation de Cruiser OSR est réalisée en toute légalité : matières actives inscrites à l’annexe I de la directive 91/414/CEE et avis favorable de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) sur le produit. Et de stipuler que « les conditions de sécurité de cette autorisation de mise sur le marché continueront à faire l’objet d’une vigilance accrue qui pourra conduire à sa suspension en cas d’incident ». En outre, pour le ministère, le TS, qui est d’ores et déjà utilisé sur plus de 2 ha sur 5 dans l’UE, permet de supprimer un à deux traitements insecticides des feuilles de plein champ, ce qui va dans le sens d’Ecophyto 2018 qui vise à réduire de 50 % l’utilisation de pesticides.