Innov’Agri : un salon à l’écoute du monde agricole
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Bonne humeur. Voilà qui caractérise l’atmosphère du salon Innov’Agri, qui se déroulait du 7 au 9 septembre 2010 dans le Loiret. Le cours des céréales, en hausse, poussant sans doute dans le même sens le moral des céréaliers de passage à Outarville (45). Un optimisme prudent, pourtant, confie un exposant. Tour de pistes des exposants avec notamment Axe environnement, Arvalis, FAO, GPN, Certis, Agri Consult ou encore Offre et demande agricole.
Mahaut Launay
Axe environnement : être visible
Une aire de lavage de pulvérisateur, un mannequin habillé d’un équipement de protection individuel, un local phyto… Le stand d’Axe environnement se voulait pédagogique à l’égard des agriculteurs. Mais la société qui propose des solutions en matière de phyto s’adressait aussi à la distribution. Le but : faire connaître son nouveau métier, la formation. Certiphyto, biodiversité, optimisation de la fertilisation, techniques culturales simplifiées, outils d’aides à la vente, palissage de la vigne, le panel est large. Pour Emeric Oudin, directeur général, ces formations sont l’occasion de mettre en valeur le distributeur et de lui apporter une nouvelle valeur ajoutée.
Une machine pour rincer et broyer les bidons - réduisant considérablement leur volume -, potentiellement à destination de la distribution était également présentée.
Chez Arvalis, il s’agit beaucoup plus de dialoguer, d’être en contact direct avec les agriculteurs, de répondre aux préoccupations du moment. Un discours « neutre » apprécié par les visiteurs. Un discours local, également : les spécialistes de la région ont pu évoquer le contexte du Loiret.
Julien Collet, de FAO, traditionnellement présent sur le salon, note un léger frémissement en faveur d’investissements de stockage à la ferme, cette année, chez les céréaliers. Des investissements en baisse depuis 2 ans. « Ceux qui ont investi pour stocker à la ferme il y a quelques années s’en réjouissent aujourd’hui ». Le prix du blé en hausse pourrait bien donner à nouveau cette envie à d’autres agriculteurs.
Dialogue : l’écoute à double sens
« Des questions très précises, une attente de réponses claires », c’est ce que note Bertrand Walle, responsable développement durable chez GPN, sur le stand Azote.info tenu par l’association Ada (1). Sur ce stand, l’échange sera concrètement à double sens : « nous interrogeons et filmons des visiteurs de passage sur le stand. Nous voulons qu’ils nous disent ce qu’ils attendent des producteurs d’azote. Car les industriels sont parfois trop déconnectés des attentes des agriculteurs » explique Bertrand Walle. La vidéo qui sera créée sera diffusée en interne.
(1) Ada, pour « Azote directement assimilable », constitué par cinq industriels producteurs d’azote, tous adhérents de l’Union nationale des industriels de la fertilisation (Unifa) : OCI France, K+S Nitrogen, GPN, Seco Fertilisants et Yara France.
Une attention également présente sur le stand de Certis. « En raison des contraintes réglementaires, chez les agriculteurs comme chez les distributeurs, les métiers changent. L’approche du marché également. Pour imaginer notre développement à moyen terme, à 5 ans, nous devons comprendre ces changements », confie Jacques Haverlant, directeur marketting.
Notant une grosse demande en solution de séchage utilisant la biomasse, Agri consult a développé une chaudière biomasse, présentée sur son stand, car « les installations sont plus parlantes que des photos », sourit Jean-Louis Fleury, directeur général.
Entre prospection et exercice de pédagogie
Pour Offre et demande agricole, l’enjeu est d’expliquer le marché et ses fluctuations, dans un but pédagogique, mais également…son propre rôle et sa légitimité : conseiller la profession agricole dans la gestion du risque prix. « Nous sommes complémentaires de la distribution, explique Boris Pageot, consultant formateur à l’antenne de Reims (notre photo). D’ailleurs nous travaillons avec certaines coopératives en proposant des formations à leurs adhérents. Notre but commun dans ce cas est que les adhérents soient avertis et acteurs sur le marché ».