Inondations dans le Pas-de-Calais, la mobilisation se poursuit

Jamais il n’avait autant plu en France qu’entre le 18 octobre et le 12 novembre, estime Météo France. Conséquence de ces pluies diluviennes, des inondations massives dans différents secteurs sont le Pas-de-Calais. Champs, maisons et routes ont été recouverts par l’eau, et les impacts pour l’agriculture risquent d’être majeurs. D’après Christian Durlin, président de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais, « depuis le 17 octobre, il est tombé environ la moitié d’une pluviométrie annuelle. »

Un fonds de 80 M€ a été débloqué par les pouvoirs publics. « Il permettra de couvrir à la fois les pertes de récolte mais aussi les pertes d’investissement qui ne seraient pas couvertes par les sujets d’assurance », a déclaré Marc Fesneau. Le fonds sera partagé entre Bretagne, Normandie et Hauts-de-France. 214 communes ont également été déclarées en catastrophe naturelle, ce qui permettra le déblocage des fonds assurantiels.

Unéal et Noriap prêts à aider leurs adhérents

Sur Linkedin, Unéal diffuse des images de champs inondés, tout en listant les mesures mises en place pour soutenir les adhérents : maintien du lien social par les équipes terrain et par Unéal Téléservices. Un appui logistique est également assuré avec les engins télescopiques de la coopérative et la mobilisation de 80 camions Prostock pour le transport et la livraison de fourrages. Le service technique assure de son côté un soutien pour aider les agriculteurs touchés à adopter la meilleure ligne de conduite pour les cultures, limiter l’impact du stress sur les animaux et la mise en fabrication de variétés adaptées au semis tardif sur la station Exelience.

De son côté, Noriap a mis en place une bourse d’échange afin de recenser les besoins en fourrages et/ou enrubannage des éleveurs touchés par les inondations et les stocks disponibles chez les agriculteurs qui souhaiteraient faire un don. La logistique de la coopérative pourra également être sollicitée.

Catherine Stein, directrice de la Coopération agricole Hauts de France, a pour sa part exprimé son soutien envers les différentes filières sur Linkedin, avant d’ajouter « nous collaborerons avec nos partenaires régionaux pour évaluer la situation et élaborer des solutions visant à venir en aide à nos entreprises agricoles et coopératives. »

Maraîchers et éleveurs en difficulté

Les maraîchers des Hauts-de-France, pour leur part, ont expliqué : « Les parcelles sont difficiles d’accès, voire impraticables dans certains cas : les arrachages se font parfois à la main ! » Les éleveurs sont également touchés : les vaches sont plongées dans l’eau, et ne peuvent pas toujours se nourrir, les auges étant immergées. Bâtiments, matériels et salles de traite sont non fonctionnels, en raison notamment des coupures d’électricité.

Pour la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais, le bilan économique pourrait être lourd : « les cultures récemment semées telles que colza et blé et celles encore en terre (betterave, chicorée, légumes, maïs notamment) représenteraient une perte potentielle comprise entre 20 et 25 millions d’euros sur le simple secteur du delta de l’AA ». Le coût total pour toutes les filières agricoles n’a pas encore été estimé. Heureusement, une décrue semblait s’amorcer en fin de semaine dernière.